René Vézina : Deux ans de lock-out au Journal de Montréal, le blâme à la CSN et à PKP

Publié le 21/01/2011 à 20:51, mis à jour le 24/01/2011 à 06:26

René Vézina : Deux ans de lock-out au Journal de Montréal, le blâme à la CSN et à PKP

Publié le 21/01/2011 à 20:51, mis à jour le 24/01/2011 à 06:26

Blogue.

Dans trois jours, le 24 janvier, le triste lock-out au Journal de Montréal entrera dans sa troisième année.

En résumé, l’histoire met en scène deux mules et 253 orphelins.

Les mules : la CSN et Pierre-Karl Péladeau.

Les 253 orphelins : vous vous doutez bien de qui il s’agit.

La première faute incombe à la CSN, le syndicat auquel sont rattaché les travailleurs en lock-out – et à qui ils versaient de bonnes cotisations quand ils recevaient un salaire.

Après la bataille qui venait de se jouer au Journal de Québec, tout le monde savait que la prochaine guerre, dans l’empire Quebecor, toucherait le Journal de Montréal. Et tout le monde savait que Pierre-Karl Péladeau en avait tiré des leçons, qu’il était bien préparé, et que le rapport de forces était clairement en sa faveur. Tout le monde le savait, sauf, apparemment, la CSN.

Elle a failli à une partie de sa mission. Le rôle d’une centrale syndicale est aussi de conseiller ses membres. Or, tout indiquait que Quebecor s’armait pour un long conflit et que l’empire empilait les munitions. Le combat allait être inégal. La CSN devait le savoir. Elle aurait dü indiquer à ses membres que mieux valait un compromis que la rue, même au prix de reculs importants.

Mais le mot « compromis » n’existe pas dans le lexique de la CSN. C’est plutôt « Crois ou meurs. »

Résultat : la vie de centaines de personnes est maintenant en suspens. Oui, la centrale a fini par se réveiller et a entrepris sur le tard des actions pour revigorer ses forces. Mais ce n’est pas une pétition ici, un spectacle-bénéfice-là, qui va changer la donne. PKP a gagné et il le sait. Si Jamais les syndiqués rentrent, ce sera à genoux.

Justement.

Au hockey, quand il y a une bataille, le code veut qu’elle cesse lorsqu’un des deux combattants tombe sur la glace. L’autre ne s’acharne pas dessus. Or, PKP, lui, s’acharne.

Aime ou pas, il a montré qu’il comprend bien l’évolution des médias. Tout s’entrecroise. Les participants doivent eux-mêmes devenir « multiplateformes ». S’accrocher, invoquer des bénéfices passés, fait penser aux conducteurs de diligences qui protestaient contre le développement du rail.

Mais assez, c’est assez. PKP a eu plusieurs fois l’occasion de régler le conflit en proposant un règlement où ses gens – qui lui ont quand même  fait faire de l’argent – sauveraient au moins la face. Ils auraient fini par réaliser que les temps dorés où le Journal de Montréal offrait les meilleures conditions de l’industrie étaient révolus. Et encore.

Sauf qu’il fallait un minimum d’ouverture de la partie patronale, sans exigences grotesques comme la disparition pure et simple de ruefrontenac.com. Quand vous déclarez ne vouloir reprendre qu’une fraction des travailleurs que vous avez jetés à la rue, comment osez –vous exiger des autres qu’ils sacrifient ce qu’ils espèrent bâtir pour la suite des choses ?

Quebecor est en faute.

Et je ne sais pas comment parler des syndiqués en lock-out, qui n’ont pas vu, ou n’ont pas voulu voir, qu’ils marchaient à l’abattoir. Ils sont eux et elles aussi en faute. En principe, les journalistes sont clairvoyants. Ils ne l’ont pas été. Mais quand vous servez de marchandage entre deux grandes organisations, la CSN et Quebecor, il se peut que vous perdiez le sens des réalités.

En attendant, ce désolant conflit perdure et personne n’y gagne.

 

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