Le Square Victoria, occupé par les membres du mouvement Occupons Montréal lors de notre dernier passage le 27 octobre dernier. Photo : Mathieu Lavallée, LesAffaires.com
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Performance du S&P 500 en 2010 : 7 %.
Hausse moyenne de la rémunération globale des pdg des entreprises incluses dans le S&P 500 en 2010 : 36,5 %, selon GMI.
L’écart est déjà mortifiant. Et s’il fallait ajouter comme élément de comparaison l’état misérable du marché de l’emploi en 2010 aux Etats-Unis, où le taux de chômage officiel s’est maintenu près des 10 % et où la progression moyenne des salaires n’a pas dépassé 2 %, cet écart devient carrément scandaleux.
J’ai parfois fait part de mon agacement devant le mouvement des « Indignés », entre autres quand nos campeurs montréalais se comparaient aux manifestants égyptiens de la Place Tahrir et autres militants du printemps arabes. Un peu d’humilité n’aurait pas fait de tort… Mais quand même, ils avaient raison de rappeler la cupidité d’une certaine classe dirigeante. Cette analyse de la rémunération que vient de publier aux États-Unis le groupe de recherche GMI montre que le reproche est fondé.
J’ose croire qu’en Amérique du Nord, le malaise est surtout américain, et qu’il est surtout lié aux très grandes entreprises, celles qui peuvent attribuer à leurs dirigeants des options à la pelle et qui leur prévoient des primes de séparation et de retraite qui défient l’imagination. C’est sur cette base que se fonde le calcul de GMI, pas sur le seul salaire. Car, pudiquement, dans les rapports officiels, on se garde bien de mentionner le bilan final : le salaire est visible, mais il faut bûcher pour établir la « compensation totale réalisée » (traduction libre).
