Espérons que le Cirque conservera sa fibre québécoise


Édition du 25 Avril 2015

Espérons que le Cirque conservera sa fibre québécoise


Édition du 25 Avril 2015

Pour une fois, le Cirque du Soleil ne nous a pas pris par surprise avec ses acrobaties : tout le monde savait qu'il allait être vendu. Il ne restait qu'à confirmer les détails de la transaction. C'est fait depuis lundi dernier, 20 avril, et on a même ajouté quelques garanties quant à la présence du Cirque à Montréal. Mais les Québécois conserveront une sorte d'arrière-goût ainsi que le regret de ce qui aurait pu être... et que nous avons collectivement raté.

Comme on s'y attendait, la firme américaine TPG Capital a remporté les enchères et acquiert 60 % du capital du Cirque. La chinoise Fosun, qui vient de prendre le contrôle du Club Med, en obtient 20 %, tandis que le fondateur du Cirque, Guy Laliberté, et la Caisse de dépôt et placement du Québec se partagent le reste.

L'homme d'affaires montréalais Mitch Garber complète le portrait des investisseurs en s'associant à TPG (on ne précise pas encore de quelle façon), et il assumera la présidence du conseil d'administration. Et tout le monde prenait bien soin, le 20 avril, de souligner qu'on s'était entendus sur le maintien du siège social à Montréal. Ce n'est pas rien, tant pour le symbole qu'il représente que pour son apport économique. Environ 1 400 personnes y travaillent.

Mais sans vouloir refroidir l'ambiance, je constate que quelques questions restent en suspens, à commencer par les intentions de TPG à plus long terme. Sur son site Web, la firme écrit que ses plus grandes réussites en investissement ont notamment été réalisées dans des entreprises en difficultés («distressed and turnaround situations»).

Si c'est le cas avec le Cirque - et rien ne permet de penser le contraire -, les perspectives ne sont pas si réjouissantes. Oui, le groupe américain est riche (actif de 59 milliards de dollars) et pourra injecter les liquidités dont le Cirque a besoin pour poursuivre son développement, notamment en Chine. De là, d'ailleurs, la présence de Fosun dans le montage financier. Mais on va aussi se pencher, de toute évidence, sur la gestion même du Cirque. Il serait étonnant que les nouveaux propriétaires ne se réservent pas le droit de réaménager la maison.

En 2012, lorsque l'organisation a connu une année déficitaire, les dirigeants ont mis à pied 400 salariés, en bonne partie au siège social de Montréal. Que ce siège social demeure ancré ici est une bonne chose, mais il faut espérer qu'on ne le dépouillera pas de sa substance.

Le projet du Casino aurait vissé le Cirque à Montréal

Dire que le cheminement du Cirque aurait pu être bien différent si l'arrimage avec Loto-Québec avait fonctionné, en 2006. Rappelez-vous le projet de relocalisation du Casino de Montréal hors de l'île Notre-Dame, en bordure du quartier Pointe-Saint-Charles. Il était alors question d'une salle permanente pour le Cirque, adjacente au Casino. C'est le modèle qui a fait le succès des spectacles à Las Vegas, par exemple. Et il aurait contribué à visser le Cirque à Montréal en lui offrant une vitrine pour se mettre en valeur.

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