Près de 200 personnes ont participé à la récente conférence Les Affaires sur l'enjeu des villes intelligentes, le 22 octobre, dont une douzaine de maires et de mairesses, tant de Montréal et Québec que de Saint-Ours ou Carignan. Mais nous étions particulièrement heureux de saluer dans l'assistance une participante dont la seule présence montrait à quel point cette discussion est devenue stratégique : la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy Laroche, chaleureusement applaudie par les personnes présentes.
Si quelqu'un est en mesure d'apprécier l'urgence de gérer plus efficacement, donc plus intelligemment, les infrastructures urbaines, c'est bien elle. La tragédie qui a frappé Lac-Mégantic montre à quel point le laisser-faire et les approximations ne sont plus acceptables. Néanmoins, les municipalités ont vu leurs obligations grossir au fil des ans sans que suive pour autant la dévolution de pouvoirs et de moyens.
Qui savait, à l'été 2012, ce que transportaient les wagons de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) ? Quel était l'état des équipements ? Celui des mesures d'urgence ? Personne, parce que l'information était déficiente et que rien n'était centralisé. À cet égard, la ville n'a pas péché par manque d'intelligence : elle n'avait ni les connaissances ni les ressources pour veiller à sa sécurité.
C'est un cas ultime, me direz-vous. Dans la vie courante, les services que doit assumer une ville ne sont pas souvent affaire de vie ou de mort. Mais c'est de leur bonne exécution que dépend le bien-être des citoyens, qu'il s'agisse de l'entretien des rues, de la gestion des réseaux de transport en commun ou de toute autre fonction municipale.
Les systèmes existent et les résultats peuvent impressionner. Ritva Viljanen, adjointe au maire de la capitale de la Finlande, Helsinki, est venue présenter les avancées de la ville, notamment en matière de transport urbain. Une matrice permet de visualiser en temps réel le meilleur parcours pour se déplacer en ville compte tenu du trafic. On en rêverait, à Montréal ou à Québec, car la congestion se prolonge maintenant bien au-delà des traditionnelles heures de pointe.
