Cette fin d'été est un peu grise, et pas seulement à cause des nuages. Si on ne regardait que les manchettes financières, on aurait - une fois de plus - l'impression que la fin du monde approche.
Et pourtant, au-delà des marchés boursiers, beaucoup de gens s'activent au coeur d'une multitude de projets sans pour autant se laisser démonter. Il faut bien que la vie continue... On en trouve partout au Québec, mais permettez-moi de revenir un instant sur les suites de «Je vois Montréal», devenu depuis «Je fais Montréal».
Rappel : en novembre 2014, sous l'inspiration de L. Jacques Ménard, président du conseil de BMO Nesbitt Burns, environ 1 500 personnes se réunissaient à la Place des Arts, à Montréal, pour lancer une vague de projets tous azimuts destinés à revigorer la ville. Comme on venait de traverser une période houleuse et démoralisante, scandale après scandale, cette initiative ultimement citoyenne était bienvenue.
L'événement a fait figure de happening, des gens d'affaires allumés côtoyaient des artistes imaginatifs qui côtoyaient des intervenants communautaires déterminés, et tout ce beau monde discutait et argumentait. Les sceptiques se sont dit : «Ouais, mais une fois les pelleteux de nuages partis, y aura-t-il des porteurs de ballons ? Comment tout ça va aboutir ?»
Beaucoup de participants s'étaient engagés concrètement, formulaires signés, à réaliser les projets qu'ils avaient soumis. Et beaucoup y sont déjà parvenus.
En tout, on dénombrait 181 projets.
Moins de 10 mois plus tard, 52 sont déjà finalisés : du déploiement de l'apiculture urbaine à la mise sur pied de cercles entrepreneuriaux pour travailleurs autonomes, en passant par la concrétisation d'une liaison aérienne directe avec la Chine, tant attendue, ou le Salon Emploi autochtone de Montréal MAMU! 2015.
D'autres sont déjà avancés, comme la création d'une mutuelle de taxis électriques, projet piloté par Alexandre Taillefer, maintenant propriétaire de Taxi Hochelaga qui lui servira vraisemblablement de plateforme pour la suite, sans compter tous les projets qui touchent les milieux communautaires et scolaires. L'énergie qui avait marqué les échanges de novembre 2014 ne s'est pas dissipée.
Bref, malgré la multiplication des cônes orange ou les craintes de paralysie si un conflit éclatait entre l'État et ses employés, la ville bouge et change grâce à l'engagement de ses citoyens.
