Northvolt, une bonne décision d'investissement?


Édition du 25 Octobre 2023

Northvolt, une bonne décision d'investissement?


Édition du 25 Octobre 2023

La constuction de la future usine de batteries Northvolt à McMasterville devrait débuter en 2024. (Photo: courtoisie)

EXPERT INVITÉ. Vous avez sûrement lu ou entendu que les gouvernements du Québec et du Canada comptent investir plus de 7 milliards de dollars (G $) pour aider Northvolt, un fabricant suédois de batteries, à ouvrir une usine au Québec. Loin de moi l’intention de m’immiscer dans la politique. Je crois toutefois avoir droit à mon opinion à titre d’investisseur et de gestionnaire de portefeuille.

Ce que j’ai appris au cours de plus de 30 ans de métier en investissement est qu’il est difficile, sinon impossible, d’identifier les grands gagnants de demain. Développer une nouvelle technologie est notoirement difficile. De plus, les entreprises qui réussissent à le faire sont loin d’être assurées d’un succès commercial et financier.

Il ne faut pas non plus oublier que de tels projets de production de batteries pour les voitures électriques ont lieu un peu partout dans le monde. Une usine québécoise pourra-t-elle rivaliser à long terme ?

Je lisais un article récemment dans le Wall Street Journal concernant les développements prometteurs dans le domaine de l’hydrogène comme carburant vert pour le transport. Qui peut être certain que cette technologie ne supplantera pas celle des batteries pour les autos dans 10 ans ? Ce n’est pas pour rien que les entreprises de capital de risque répartissent leurs investissements dans plusieurs sociétés prometteuses.

Les gens du gouvernement du Québec possèdent-ils une expertise supérieure à celle des gens de capital de risque pour identifier une telle société? Permettez-moi d’en douter.

Par ailleurs, j’ai analysé et investi dans quelques sociétés liées au secteur de la construction automobile dans le passé. Ma conclusion est que cette industrie est en général peu attrayante. Il y a bien sûr des exceptions, mais dans son ensemble, l’industrie automobile est dominée par quelques grands constructeurs dont les marges bénéficiaires sont plutôt minces et qui doivent composer avec une demande très cyclique — les autos sont essentiellement un bien à caractère discrétionnaire. De plus, ceux-ci doivent investir massivement en immobilisations à travers le monde. Même si ces entreprises ont développé des marques de commerce reconnues, les consommateurs sont généralement peu fidèles.

De plus, les constructeurs doivent sans cesse lancer de nouveaux modèles.

La question est légitime: veut-on vraiment miser plus de 7 G$ dans une entreprise étrangère dont la technologie n’est pas assurée de connaître du succès, le tout avec l’objectif que notre économie puisse participer plus activement à une industrie automobile peu attrayante à long terme ?

Une autre question est celle du coût d’opportunité. Avant d’investir, on se doit d’évaluer les diverses options qui s’offrent à nous. Le choix d’investir plus de 7 G $ dans cette usine implique que nos gouvernements ont renoncé à plusieurs autres projets. Ces autres projets auraient-ils été plus rentables à long terme ? Ou moins risqués ?

Il est difficile de répondre à ces questions. Je me demande toutefois si nos dirigeants ont tout fait pour tenter d’y répondre de façon exhaustive.

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