L'ascension de Netlift dans le transport

Publié le 23/10/2014 à 06:49

L'ascension de Netlift dans le transport

Publié le 23/10/2014 à 06:49

Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter Marc-Antoine Ducas, le président de Netlift, une startup montréalaise qui offre un service de co-voiturage multi-modal. Après deux ans de développement, l’entreprise a trouvé un modèle extensible (ou “scalable”) qui lui permettra de croître sainement. De plus, la compagnie a obtenu en septembre dernier un financement de 250 000$ du Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles pour un projet pilote sur la Rive-Sud de Montréal, avec la Régie des Transport de Longueuil.

Netlift est une application de covoiturage dynamique et multi-modale, accessible sur le web et à partir d'un téléphone mobile intelligent, qui permet de mettre en contact des voyageurs et des conducteurs disposés à partager les places vacantes dans leur véhicule. Le modèle d’affaires de Netlift consiste à prélever un montant fixe sur une part du volume absolument gigantesque de déplacements quotidiens des banlieusards vers les centre-villes : à Montréal, ce montant s’élève à plus de 100 millions de déplacements par mois! L’entreprise a également des ambitions d’expansion internationale. Je vous dresse le portrait de cette jeune entreprise, vue par son fondateur.

L’origine de Netlift : lutter contre la voiture-solo
Marc-Antoine est un entrepreneur en série. Ingénieur de formation, il en est à sa 4e startup. Il a développé des compagnies dans les secteurs de l’entretien paysager et de la gestion de camps de vacance, ainsi qu'Amilia, une plateforme de réservation et de commerce électronique pour les organisations sociales. C'est au sein de cette dernière qu'il a connu les défis de démarrer une entreprise en technologie, notamment les difficultés d'accéder au capital.

Netlift est née d’une réflexion que Marc-Antoine a eue à l’automne 2011, en lisant un article sur le Pont Champlain. "Pour moi, résoudre la problème de congestion du pont revenait à compresser (ou “zipper” en terme techno) les voitures à l’entrée et à les décompresser (ou “dé-zipper”) à la sortie. Le problème, c’est que la grande majorité des voitures sont vides actuellement. Il y a 500 000 sièges disponibles à chaque jour qui partent de la rive-sud pour entrer à Montréal. C’est deux fois plus que la totalité des citoyens qui se déplacent. Si on ajoute ce volume au transport en commun, ça donne 785 000 places disponibles pour déplacer des gens. En plus, durant ces périodes de pointe, l’offre et la demande sont toujours équilibrées. Je me suis dit alors, qu’est-ce qui ne marche pas? C’est que les gens ne se parlent pas."

Le cas d’usage du mode multi-modal de transport
Netlift veut s’attaquer à ce que Marc-Antoine appelle le scénario orphelin : la personne qui travaille en ville et qui habite en banlieue. Selon lui, ce qui cloche ce n’est pas tant le co-voiturage que le transport multi-modal; ie. la capacité de pivoter de la voiture au transport en commun. C’est précisément ce cas d’usage que veut résoudre Netlift. En connectant le tronçon de voyage en voiture avec un tronçon effectué en transport en commun, l’entreprise croit pouvoir résoudre une partie du problème dans l’expérience des déplacements de la banlieue vers le centre-ville.

Netlift se positionne donc comme le réseau capillaire du transport en commun, sorte d’extension du réseau, là où le transport en commun n’est plus performant. "Il y a un point de bascule au niveau géographique dans toutes les grandes villes, où la densité chute; à partir d’où ça n'a plus de sens de développer le transport en commun et où l’auto peut devenir un autobus à la demande."

L’entreprise a donc élaboré une plateforme technologique qui permet à l’utilisateur de s’arrimer aux horaires des transports en commun, favorisant ainsi la connexion des trajets. En utilisant plus d’un mode de transport, l’utilisateur de Netlift peut donc bénéficier de l’avantage de chacun. “Même dans un bouchon, on permet de faire le trajet de Brossard au centre-ville de Montréal en 20 minutes!”

Un modèle d’affaires transactionnel
"Notre scénario principal, c’est l’usage à l’heure de pointe, donc le point où l’offre et la demande s’équilibrent. Tout le monde bouge en même temps, ce qui est démontré par le bouchon."

Marc-Antoine a étudié la question des déplacements urbains dans 18 grandes villes au monde et en a tiré la conclusion que le co-voiturage ne fonctionne pas. "Les probabilités que ton voisin travaille au même endroit que toi sont quasiment nulles. On s’est rendus compte que ce ne sont pas les déplacement jumelés de point à point qu’il fallait régler, mais les tronçons de route que les usagers auraient en commun."

En faisant cette analyse, Marc-Antoine a réalisé qu’en jumelant les tronçons et non pas les routes totales (ou de point à point), Netlift augmentait les jumelages par un facteur de 25! "Chaque tronçons pivote sur le transport en commun. Notre algorithme a donc été fondé sur cette prémisse."

Le modèle d’affaire de Netlift est basé sur cet usage. En prélevant une portion fixe du montant facturé par le chauffeur auprès de l’usager, Netlift s’assure une base de revenus sur un volume potentiellement énorme de courses quotidiennes. L’application permet de payer directement le conducteur; donc, aucun échange d’argent liquide et une trace électronique de toutes les transactions.

Netlift fait partie d’une mouvance de technologies nouvellement introduites dans le secteur du transport, qui connaît une transformation majeure. L’approche empirique employée par l’entreprise est digne des startups à succès; ayant maintenant franchie l’étape cruciale du “product/market fit”, nul doute que l’entreprise amorce une croissance appuyée sur une fondation solide aujourd’hui.

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