Comment trouver la lumière au travail?

Publié le 22/05/2018 à 06:06

Comment trouver la lumière au travail?

Publié le 22/05/2018 à 06:06

Dan Ariely sera l'un des conférenciers de C2 Montréal. Photo: DR

À partir de demain, je vais participer à C2 Montréal 2018. Je vais avoir le privilège d’y rencontrer des gens passionnés et passionnants. Des gens qui ne font pas que rêver de changer le monde, mais le font bel et bien, à leur mesure. Des gens qui apportent un nouvel éclairage sur les maux dont nous souffrons tous, au travail comme dans la société, et surtout, qui retroussent leurs manches pour contribuer à un monde meilleur.

Un exemple lumineux : Dan Ariely. Oui, je vais avoir la chance de croiser l’une de mes idoles. Nul autre que le professeur de psychologie et d’économie comportementale de l’Université Duke, l’auteur de bestsellers comme The (honest) truth about dishonesty: How we lie to everyone-especially ourselves (HarperCollins, 2012), et - surtout - le chroniqueur du Wall Street Journal.

Mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement

Pourquoi «surtout»? Parce que j’adore ses billets du WSJ, dans lesquels il apporte une lumière toujours originale sur les difficultés de la vie quotidienne rencontrées par les les lecteurs. Une lumière magnifique, comme je vous invite à le réaliser grâce à ces trois exemples que je me suis permis de traduire pour vous:

«Salut Dan!

«Pourquoi croyons-nous que nous pouvons apprendre de nos propres erreurs, mais pas les autres, que nous ne cessons de blâmer pour leur personnalité ou leur manque de compétence lorsqu’ils butent sur un écueil? Ce phénomène «à sens unique» a-t-il déjà été étudié?»

-Darin

«Vous décrivez un comportement qui relève de ce que les sociologues appellent "l'erreur fondamentale d'attribution". En général, nous avons tendance à voir les bonnes choses qui nous arrivent comme le fruit de nos propres actions, et les mauvaises choses, comme le résultat de circonstances extérieures. Inversement, nous avons tendance à attribuer les bonnes choses qui arrivent aux autres à des circonstances extérieures, et les mauvaises choses, à leurs propres actions.

«Nous croyons que nous pouvons apprendre de nos propres erreurs parce que ces erreurs ne nous concernent pas vraiment. Nous pensons qu'elles impliquent des circonstances externes que nous sommes en mesure mieux gérer.

«Pouvons-nous apprendre à passer outre cette croyance? J'ai récemment passé beaucoup de temps à la Silicon Valley, où j'ai rencontré nombre de dirigeants de startups et de capital-risqueurs. J'ai été frappé par ce qui arrive souvent quand une startup échoue là-bas : l'échec y est nettement moins considéré négativement qu’ailleurs; il arrive même que des managers perçoivent l'échec de leurs employés de manière positive, comme une occasion de gagner en expérience et connaissances.

«Pouvons-nous tous adopter une telle vision positive de l’erreur, voire de l’échec? Je ne suis pas sûr que cela puisse être à la portée de tout le monde concernant nos propres erreurs et échecs, en revanche je crois que nous pouvons changer la façon dont nous regardons... les échecs des autres. Par exemple, en commençant par arrêter de blâmer autrui, tout comme nous le faisons pour nous-mêmes assez vite à propos de nos propres bévues.»

***

«Cher Dan,

«Un de mes collègues m'invite souvent à me joindre à lui pour faire des choses le fun en dehors du travail, mais voilà je préfère être avec mes amis et ma famille, ou seul, plutôt qu’avec lui. Le problème, c’est qu'il me propose des activités que j’aime, et il le sait bien. Pour m’en sortir, j’ai pris l’habitude d’inventer des conflits d’horaires, mais je sens que ça ne va pas fonctionner longtemps. Comment puis-je enfin lui dire: "Je ne veux pas passer du temps avec toi", sans nuire à notre relation professionnelle? Merci.»

-Joe

«Je pense qu'il est impossible de ne pas blesser la personne en question. Mais si vous voulez atténuer le mal, j'utiliserais le truc de la "règle personnelle": dites à votre collègue que vous avez depuis toujours une règle qui est de ne jamais mélanger vie personnelle et vie professionnelle. Du coup, votre refus ne sera pas pris pour un rejet personnel, mais pour une "curieuse" règle sociale. Ce qui sera plus facile à prendre pour la personne en question.

«Je pense par ailleurs que vous feriez bien de reconsidérer votre résistance à la socialisation de quelque façon que ce soit avec les collègues que vous n’appréciez guère a priori. Par exemple, vous pourriez décréter que le mois prochain sera votre mois de socialisation intensive avec vos collègues, et accepter nettement plus facilement les invitations qui vous sont lancées. Votre vie pourrait bien y gagner grandement...»

***

«Cher Dan,

«L'état du monde me déprime. Je sens que tout ce que je fais de bien n’est qu’une minuscule goutte d’eau dans l’océan en comparaison du tsunami mondial d'actions illogiques, bêtes et méchantes. Comment puis-je continuer à bien faire? Et où trouver de l'espoir?»

-Stacy

 «Au cours des dernières années, j'ai passé du temps avec des personnes qui avaient subi des blessures gravissimes et qui essayaient de toutes leurs forces de retrouver le goût de vivre, pour ne pas dire la joie de vivre. Comment s’y prenaient-elles? Tout simplement en se fixant des objectifs réalistes et en mesurant chacune de leurs avancées en ce sens - soit l'idée classique de "la lumière au bout du tunnel". Du coup, si vous pouvez vous concentrer sur les changements positifs que vous pouvez faire à court terme, cela devrait booster votre motivation - et vous rendre plus heureuse. Bonne chance.»

Fascinant, n’est-ce pas? Dan Ariely est vraiment quelqu’un d’intelligent. D’humain même. Et ça, vous me connaissez, j’adore!

Alors, avez-vous, à votre tour, envie de faire un petit tour à C2 Montréal, cette semaine? Je l’espère profondément. Et - qui sait? - peut-être pourrions-nous nous y croiser…

En passant, le philosophe français Gustave Thibon aimait à dire : «Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard qui manque de lumière».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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