Sommes-nous à la veille d'une crise économique?

Publié le 19/02/2019 à 13:19

Sommes-nous à la veille d'une crise économique?

Publié le 19/02/2019 à 13:19

Homme d'affaires devant un orage et qui se protège avec un parapluie.

(Photo: 123rf.com)

BLOGUE INVITÉ. La question n’est pas si il y a une bulle, mais bien quand va-t-elle exploser? On n’a qu’à se fier au passé pour savoir que l’économie ne peut pas suivre un rythme effréné éternellement. Que ce soit le manque de main d’œuvre, les différentes batailles commerciales que nos voisins du sud déclenchent ou l’incertitude des marchés boursiers que l’on commence à sentir, les signes précurseurs pour une rectification économique se pointent tout doucement le nez.

Je ne veux pas, bien entendu, être alarmiste, mais c’est normalement aux 8 à 10 ans qu’une crise, grande ou petite, se fasse sentir. La dernière que nous avons connue est celle de 2008, il y a maintenant 11 ans.

Malheureusement, on ne voit que très rarement arriver une crise. Rappelez vous de l’automne 2008. Bien que depuis 2007 certains signes ne mentaient pas, qui aurait cru, en l’espace de quelques semaines, que l’économie mondiale, surtout américaine, allait littéralement devoir se placer sous respirateur artificiel.

Des leaders d’hier telle la banque d’affaires Lehman Brothers déclaraient faillite, des géants tels Chrysler, General Motors et Fanny Mae ne devaient leur survie qu'à l’aide de l’état à coup de milliards de dollars.

J’ai le mauvais pressentiment que nous ne sommes pas si loin de revivre une telle débâcle. Voici 3 points, qui, à mes yeux, risquent de nuire à l’économie mondiale:

Surévaluation des entreprises technologiques 

Un peu comme le jour de la marmotte, nous refaisons exactement les mêmes erreurs qui ont créé l’éclatement de la bulle techno des années 2000. Comment justifier, par exemple, qu’une entreprise «cowboy» sans aucun actif tangible comme Uber fasse son entrée en bourse (sous peu en 2019) à une évaluation de 120 milliards $US, soit plus de valeur que celles de Honda, Ford et Chrysler réunies?

Comme quoi la mémoire est une faculté qui oublie. On a rapidement oublié que le long terme en affaires est extrêmement difficile à prévoir et que parier sur celui-ci est fort risqué. Netscape, Broadcast.com et The Learning Company étaient toutes des entreprises qui révolutionnaient leur industrie et devaient devenir, un jour, extrêmement rentables… Ce ne fut jamais le cas. Attention, les mirages en affaires sont beaucoup plus communs que l’on pense et les pertes liées à l’éclatement de la bulle techno du début des années 2000 se calculent en centaines de milliards de dollars.

Bouleversement des habitudes de consommation

Qu’ont en commun Sears, Payless, Toys' R Us, Nine West et Teavana? Toutes ces entreprises ont été victimes des changements d’habitudes de consommation des clients qui, à l’époque, se déplaçaient en magasin pour faire leurs achats. Aujourd’hui, un simple magasin traditionnel ne suffit plus pour faire concurrence à l’achat en ligne et à la crise qui frappe de plein fouet le commerce au détail. Moins de magasins, mais quelques «flagstore», une expérience unique et innovatrice, une offre en constante évolution, et surtout le développement des ventes en ligne sont quelques pistes de solutions.

Cependant, ces changements ne se voient pas que dans le commerce de détail. L’hôtellerie, le transport, même la restauration sont des industries en profond bouleversement. Ce qui peut être percu comme une opportunité pour certains, est pour les autres une catastrophe. Fermetures de magasins, pertes d’emplois, pertes financières et j’en passe. Espérons que la tendance ne devienne pas trop rapidement une hécatombe.

Instabilité politique et économique

Malheureusement, contrairement aux deux points cités précédemment, celui-ci est totalement évitable. Pourtant, à mes yeux, c’est présentement le plus grand risque que nous courons. Le monde des affaires déteste l’instabilité.

Tristement, depuis sa nomination, Donald Trump ne cesse de mettre de l’huile sur le feu, dans son pays et ailleurs. Hausse soudaine de tarifs, guerre commerciale, renégociation d’entente, magouilles politiques diverses font en sorte que la crainte commence tout doucement à s’installer.

Il n’y aurait rien de pire pour l’économie que la première puissance mondiale en crise.

 

À propos de ce blogue

Je me suis lancé en affaires quelques jours après avoir gradué de l’Université de Montréal en science politique. Un peu par hasard, beaucoup par folie, je suis devenu entrepreneur sans trop savoir ce qui m’attendait. Bien que ma première expérience en affaires fut catastrophique, je suis tombé en amour avec l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je suis à la tête d’un des plus grand producteurs de spiritueux et prêt-à-boire en Amérique du Nord et ce ne sont pas les projets qui manquent! Depuis novembre 2015, je partage chaque semaine ici mes idées, mes opinions et ma vision sur le monde des affaires et les sujets de société qui m’interpellent. Bienvenu dans mon monde!

Nicolas Duvernois

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