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L’âgisme regroupe toutes formes de discrimination, de ségrégation et de mépris fondées sur l'âge. Pour la plupart d’entre nous, dès que nous entendons ce terme, nous pensons aux personnes d’un certain âge, pourtant, l’âgisme existe aussi envers les jeunes.
Je ne compte plus le nombre de fois que je me suis fait demandé, à mes débuts, si mon père avait fondé PUR vodka, sous-entendant que je n’aurais pas pu fonder, si jeune, ma propre entreprise.
L’âgisme est l’une des raisons principales de mes diverses implications, comme à la jeune Chambre de commerce de Montréal ou au Mouvement Adopte inc. Pour tout vous dire, rien ne m’énerve plus que les préjugés défavorables à cause de notre «jeune» âge.
Dernièrement, ce sont les propos que Paul Arcand a tenus lors de sa populaire émission qui m’a donné de l’urticaire. Plusieurs fois, il s’est montré extrêmement surpris, voire même en désaccord avec la nomination d’André Fortin au poste de ministre du Transport avec comme argument principal, son âge. À plusieurs reprises, il y fait référence pour justifier le fait qu’il n’est pas à sa place.
Bien que je sois extrêmement conscient qu’un ministère de cette envergure représente un défi titanesque, je ne vois pas l’âge du nouveau ministre (35 ans) comme étant nuisible à ses chances de réussite. Après tout, en suivant cette même logique, qu’est-ce qui explique que depuis 2010, il y a eu sept ministres des transports ayant une moyenne d’âge de 59 ans?
Est-ce parce qu’ils étaient trop vieux pour la tâche qu’ils se sont succédé plus rapidement que les entraîneurs des Canadiens de Montréal? Ont-ils tous dirigé avec brio le Ministère au point tel qu’après un an de boulot, tout était fini?
Le simple fait de soulever le point démontre le ridicule de la pensée. L’expérience n’est pas une question d’âge ou de nombre de jours passés derrière un bureau, elle s’acquiert plutôt avec un subtil mélange de compétence, de connaissance et de travail.
À mon humble avis, ce dont le ministère des Transports a besoin, comme tout ministère d’ailleurs, est de stabilité. Jouer à la chaise musicale avec le plus grand donneur d’ouvrage au Québec ne fait que fragiliser un ministère qui a eu, par le passé, plus de squelettes dans le placard que le 31 octobre!
Attention, je veux être bien clair, je suis contre l’âgisme, peu importe l’âge.
La démocratisation technologique, la chute des frontières et l’accès universel à l’éducation ont fait en sorte que les «jeunes» d’aujourd’hui ont un bagage d’expériences différent que les «jeunes» d’autrefois. Ni meilleur, ni pire. Ils amènent une nouvelle vision des défis actuels, un nouveau souffle.
Comme toute bonne recette, c’est le mélange qui fait en sorte que le tout est réussi. Je félicite le gouvernement d’avoir eu le courage de prendre cette décision audacieuse afin de diversifier le cabinet ministériel.
Personne ne peut dire si le nouveau ministre réussira sa tâche, cependant, je laisse la chance au coureur et préfère juger sa prestation sur les résultats que sur sa date d’anniversaire.
