Un rachat d'actions suicidaire

Publié le 28/09/2013 à 15:05, mis à jour le 29/09/2013 à 16:14

Un rachat d'actions suicidaire

Publié le 28/09/2013 à 15:05, mis à jour le 29/09/2013 à 16:14

La société a réitéré un programme de rachat en 2012, pour un coût moyen de 27$ par action. Lorsque la société annonça son intention de cesser le programme de rachat, elle déclara qu'elle voulait retourner à un bilan sans dettes. Heureusement qu'elle a agi ainsi, malgré l'apparence du coût d'opportunité qui devait se manifester lorsque les actions baissaient et qu'aucun rachat n'était effectué. 

Les actionnaires s'en sont sortis indemnes, malgré la perte de 70M$ en 2008 qui plongea l'entreprise dans un gouffre duquel il aurait peut-être été impossible de se sortir si la crise s'était prolongée. Lorsqu'elle termina son exercice financier de 2008, la société affichait une valeur nette négative de 42M$ ainsi que des dettes nettes de 66M$. Malgré cette mésaventure, le titre a repris tout ce qu'il avait perdu depuis 2006.

Ce cas présente une belle leçon au sujet des rachats importants d'actions. Dépenser tout l'encaisse et emprunter pour ce type de stratégie expose l'entreprise au danger d'un ralentissement dans ses ventes. L'industrie du matelas est sensible aux cycles économiques. Lorsque les consommateurs sont serrés financièrement, ils repoussent ce genre d'achat jusqu'aux limites du possible. Dans un tel contexte, détenir un certain montant d'encaisse en tout temps constitue une mesure de prudence essentielle. 

Autre cas similaire chez un compétiteur

Notons que la société Tempur Sealy (TPX-N) utilisait une stratégie similaire. Après avoir effectué un rachat massif en s'endettant en 2007, elle cessa subitement de le faire en 2008, alors que son titre était devenu moins cher. Elle réinstaura ses rachats en 2010. Les profits ont tenu le coup durant la crise, mais il nous apparaît évident qu'on jouait avec le feu, tout en se plaçant dans une position qui empêchait la société de s'emparer du titre à un prix beaucoup plus bas durant la crise. Un coup d'oeil au graphique de Tempur permet de réaliser l'ampleur de cette opportunité, même si l'on peut penser que le titre n'aurait pas dégringolé avec autant de vigueur s'ils avaient entamé un rachat important au moment propice (cliquer ici pour le graphique). 

 

Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

 

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