La seule explication possible, c'est le fameux ''stop loss'', qui consiste à vendre un titre de façon systématique lorsque son prix descend sous une limite. Dans le cas présent, la limite devait être de 13,00$. Lorsque nous avons procédé à la vente à 12,80$, cet ordre de vente automatique a été déclenché. Évidemment, il s'agit d'un ordre au marché. Par conséquent, ce vendeur devait accepter le prochain prix disponible. Comme les 700 actions à 12,80$ avaient été exécutées, la prochaine offre était de 12,57$. En effet, l'option ''stop loss'' n'est pas prioritaire sur les ordres en cours, ce qui constitue un énorme désavantage.
Et il s'est produit ce qui devait arriver : lorsque le prix d'un titre s'effondre sans raisons, de nouveaux acheteurs se pointent et placent de nouvelles offres, mais...lorsqu'il est trop tard! En ayant vendu une partie de nos actions, nous avons précépité ce vendeur à un prix qu'il n'aurait sûrement pas accepté en temps normal. Cet investisseur avait dû utiliser la fameuse option ''stop loss'' pour se prémunir contre une mauvaise nouvelle sur le titre. Mais cette fois-ci, c'était simplement nous!
Évidemment, il ne s'agit que de 300 actions, et aussi d'un titre illiquide (il est irrationnel selon nous d'utiliser une telle fonction sur un titre illiquide). Cependant, par ce petit exemple, on peut comprendre ce qui s'est produit au mois de mai dernier. Avec un titre très liquide, tel que Procter & Gamble, une telle catastrophe peut survenir. Tout ce qu'il faut, c'est un très gros vendeur.