Les banques canadiennes : mieux préparées

Publié le 10/03/2010 à 11:17

Les banques canadiennes : mieux préparées

Publié le 10/03/2010 à 11:17

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Il y a un an, nous considérions que les banques canadiennes présentaient un risque important. La plupart d'entre elles faisaient face au risque systémique, où tout problème entraîne d'autres problèmes. Ce fût le cas aux États-Unis, alors que l'immobilier s'est effondré.

La pire situation pour une financière surgit lorsque la corrélation négative est presque parfaite : défaut dans les prêts, fonte de la valeur des actifs (obligations corporatives et autres), pénurie de capital au moment où l'on en a le plus de besoin... Et pour couronner le tout, les actions étaient fortement en baisse. Donc, en cas de difficultés graves, on pouvait difficilement compter sur une émission boursière à prix avantageux!

Le cadeau du ciel au Canada, ce fût l'immobilier qui a résisté en 2008. La baisse des taux d'intérêt a été suffisante pour éviter une chute. Cela ne signifie pas que l'immobilier ne s'effondrera pas en 2010 ou en 2011, mais le ''timing'' fait toute la différence ici. En effet, les banques sont beaucoup mieux préparées pour affronter une telle éventualité.

Plusieurs de nos banques canadiennes ont vu leurs prêts diminuer, alors que l'équité a augmenté. Donc, elles disposent davantage de capitaux par rapport aux prêts qu'elles détiennent, et leur ratio ''prêts / équité'' est nettement meilleur aujourd'hui qu'au début de la crise. Qui plus est, la plupart d'entre elles ont augmenté leurs réserves en cas de défauts de paiements.

En conclusion, une tempête immobilière est toujours fortement possible, mais elle n'aura pas autant d'impact qu'aux États-Unis, où la corrélation des événements négatifs a failli précipité une catastrophe irréversible. Lorsque les temps sont durs, il faut du temps pour se préparer. Au Canada, les banques ont eu cette chance. Car comme le dit Warren Buffett, il n'y a rien de pire que la corrélation des événements négatifs pour anéantir une financière.  

  

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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