Devrait-on bannir cette industrie?

Publié le 26/09/2013 à 12:53, mis à jour le 26/09/2013 à 14:30

Devrait-on bannir cette industrie?

Publié le 26/09/2013 à 12:53, mis à jour le 26/09/2013 à 14:30

Selon les termes du contrat de Mme Sutton, le taux d'intérêt était fixé à 90%. Cependant, avec tous les frais qui y étaient associés, incluant certaines primes d'assurance, le coût annualisé total s'élevait à 182%. Les assurances couvrent entre autre le rembousement du prêt en cas de défaut. Qui est le bénéficiaire? Le prêteur, bien sûr! Le comble de l'ironie : Mme Sutton payait les primes, et World Acceptance empochait une généreuse commission pour avoir référé un client à l'assureur. En outre, la prime est financée, ce qui permet de charger des intérêts sur celle-ci. 

La firme effectue des prêts à court terme, mais le client devient un client à long terme. En effet, les prêts sont fréquemment renouvelés : 75% des 750M$ de prêts qu'elle affiche sur son bilan provient des renouvellements. Les employés du prêteur appellent régulièrement les clients pour leur faire savoir qu'ils ont une balance de fonds disponible en cas de renouvellement du prêt avant échéance. Comme les intérêts et les frais s'élèvent à un grand pourcentage des premiers paiements, le capital remboursé demeure minime lors des premiers mois. Toutefois, lorsque exposés à la tentation, les clients sautent souvent sur l'occasion. Ce fut le cas de Mme Sutton, qui après seulement 3 paiements, s'est vue offrir un renouvellement lui permettant d'obtenir 44$ additionnels. Pour cette modique somme, elle était prête à retourner à la case départ, et devait toujours le montant initial en sus des frais exorbitants qui étaient chargés à nouveau. 

Quelques temps plus tard, notre emprunteuse a dû composer avec des heures de travail réduites chez Wal-Mart, ne lui permettant plus d'effectuer ses paiements à temps. Son cauchemar ne faisait qu'empirer. Des employés de World allaient la voir à son travail pour la persuader de payer. Ils ont finalement réussi à geler le compte dans lequel elle percevait son salaire, ne lui permettant même plus de faire le plein d'essence pour aller au travail. Finalement, en ayant recours à une firme qui se porte à la défense des gens démunis dans ce type de cas, elle réussit à se débarrasser d'eux une fois pour toute. 

Bannir l'industrie?

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