Acheter à la baisse : pas facile!

Publié le 06/07/2010 à 15:05

Acheter à la baisse : pas facile!

Publié le 06/07/2010 à 15:05

BLOGUE.

Rachetez-vous vos titres préférés lorsqu'ils baissent? Ou alors utilisez-vous la fameuse technique ''stop-loss'', qui prévoit une vente systématique après un certain pourcentage de perte?

Il n'est pas facile d'augmenter une position à la baisse, à moins d'être certain de la valeur de la compagnie. Par exemple, si vous avez entièrement confiance en Wal-Mart, toute baisse sera bien accueillie : vous avez la chance d'en acquérir à meilleur prix. Par contre, si vous avez acheté une entreprise manufacturière pour laquelle vous avez des incertitudes, le réflexe lors d'une baisse risque d'être différent. Au lieu de vouloir en racheter, vous pouvez peut-être vous demander si un détail vous a échappé.

Ce réflexe s'avère tout à fait normal. Si l'on achète un titre pour lequel on est incertain, on aime pouvoir le vendre à profit ou au moins au coût initial si l'on aperçoit plus tard que l'achat constituait une erreur.

Lors de la crise de 1973-1974, Warren Buffett lisait les manchettes financières comme tout le monde. À cette époque, il reconnaissait que le monde économique était en piètre état. Mais il voyait tellement d'aubaines qu'il était davantage influencé par les prix. Il déclara :

 ''Si vous êtes inquiets seulement par rapport aux profits corporatifs, une panique ou une dépression, ces choses-là ne me dérangent pas aux prix actuels''

Le Washington Post figurait parmi ses entreprises préférées. Et de toute évidence, il devait avoir très peu de doutes quant à son avenir (il eût raison, car cet investissement a été très rentable pour lui).  En 1973, Warren procéda aux achats suivants :

Février : 18 600 actions à 27.00$

Mai : 40 000 actions à 23.00$

Septembre : 87 000 actions à 20.75$

Voici ce qui est intéressant : il ne se contente pas de doubler sa position lorsque le titre plonge. Si on regarde bien le nombre d'actions acquises, il a triplé son investissement à chaque baisse.

Nous sommes témoins de l'inverse du ''stop-loss'' dans toute sa splendeur! Non seulement il ne vendait pas à la baisse, mais il augmentait substantiellement sa position alors que la plupart des investisseurs paniquaient.

En conclusion, il est tout naturel de ressentir des craintes quant aux perspectives économiques en ce moment. Mais si on trouve une compagnie assez solide pour passer à travers la tempête, et que les craintes sont reflétées dans son prix, il devient beaucoup plus facile d'augmenter sa position.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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