Le Québec français dérape avec l'entraîneur du CH

Publié le 21/12/2011 à 09:34, mis à jour le 21/12/2011 à 09:34

Le Québec français dérape avec l'entraîneur du CH

Publié le 21/12/2011 à 09:34, mis à jour le 21/12/2011 à 09:34

 

Blogue. Ce qui était initialement du domaine de l'anecdote a pris en quelques jours une enflure disproportionnée. L'arrivée INTÉRIMAIRE d'un coach unilingue anglophone à la barre du CH est plate, mais, dans les circonstances, n'a rien de scandaleuse. Il est temps de baisser le ton et de garder ses énergies pour des offensives plus justifiées.

Un responsable des ressources humaines unilingue anglophone à la Caisse de dépôt, on était de la chorale de désapprobation.

La Banque Nationale donne l'impression d'être nonchalante avec le français au travail, on était également de la chorale.

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Crucifier l'organisation du CH pour la nomination d'un entraîneur unilingue à la tête de l'équipe est cependant du domaine de l'exagération et il y a lieu de peser la situation à l'auge des bonnes pratiques de gestion.

À dessein, et afin d'éviter que leur argumentaire ne soit démoli, plusieurs commentateurs et politiciens omettent de s'attarder au mot clef de cette affaire: INTÉRIMAIRE.

Plaçons nous un instant dans la peau du directeur général.

À compter du moment où il décide de congédier l'entraîneur, comment doit-il agir?

Il doit se lancer à la recherche d'un entraîneur habile en hockey et en français sans que Jacques Martin en soit informé?

Au plan de la morale, ce n'est pas une pratique très honnête. Jouer le remplacement d'un individu dans son dos est parfois inévitable, mais rarement louable.

C'est surtout cependant une approche de gestion très discutable.

Supposons que monsieur Gauthier ait amorcé des discussions avec un éventuel remplaçant et que, pour une raison ou une autre, celles-ci demandent un certain temps. Dans cet intérim, supposons maintenant que l'équipe se mette à gagner. Et, miracle, en aligne quelques unes. Impossible de congédier Jacques Martin. Dans l'esprit du dg ce serait sans doute une bonne nouvelle. Mais l'obligation de renier l'offre à l'entraîneur prospecté ne placerait vraiment pas le CH au rang des organisations sérieuses.

Or, si le Canadien doit être un symbole pour le fait français, on ne voit pas comment on peut en exiger moins côté comportement social et d'affaires.

On ne sait pas si Pierre Gauthier est l'homme de la situation au plan hockey. Et quelque chose nous dit même qu'au printemps, le CH sera de la première ronde…de golf. Mais à l'aune des bonnes pratiques organisationnelles, la décision de nommer Randy Cunneyworth était la bonne.

INTÉRIMAIRE. C'est le mot de l'affaire. En l'omettant, on traverse la frontière de la démesure.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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