François Pouliot: qui peut sérieusement ramener les Nordiques?

Publié le 17/02/2011 à 09:10, mis à jour le 17/02/2011 à 09:09

François Pouliot: qui peut sérieusement ramener les Nordiques?

Publié le 17/02/2011 à 09:10, mis à jour le 17/02/2011 à 09:09

Le point de vue de monsieur Durand est cependant intéressant en ce qu'il illustre le dilemme potentiel dans lequel peut se trouver actuellement le maire Labeaume. Il n'est pas exclu qu'il ait sur la table une offre plus avantageuse pour les contribuables au plan financier, mais qui ne permette pas le retour d'une équipe de la LNH.

Sans équipe, le projet d'amphithéâtre est difficilement justifiable, puisque c'est cette équipe qui est la source de sa venue. Sans elle, on construit quelque chose qui coûte de l'argent aux pouvoirs publics pour présenter des événements que personne n'a vraiment réclamé.

Il y a nécessité d'un club de hockey. Pour la Ville, traduire cette obligation dans une entente de cession des droits de gestion ne sera cependant pas simple. Certains peuvent en effet bluffer sur leur intention de ramener un club. C'est que, au rythme où vont les choses, le club n'arrivera malheureusement pas avant l'entente de gestion.

Dans ces circonstances, tentons de voir qui peut être le mieux placé pour ramener une équipe et avec qui la Ville pourrait être tentée de signer.

Telus: hors course

Telus est réputée intéressée à participer à une certaine forme de commandite, rapporte Le Soleil.

Bien que Claude Rousseau, qui préside Équipe Québec, l'organisme qui a commandé l'étude sur le nouvel amphithéâtre, soit récemment passé chez Telus comme conseiller à la direction, elle est dès le départ hors course.

La société n'a de toute façon pas les plateformes télévisuelles et numériques susceptibles de lui permettre de faire de l'argent avec un club de hockey professionnel. Le marché de Québec est très petit pour un modèle d'exploitation traditionnel et, même ceux qui possèdent l'arsenal, ne sont pas sûrs d'en faire.

Telus n'est pas un casse-tête pour la Ville.

Rogers: les probabilités grimpent, mais…

C'est autre chose ici. Rogers a toujours été intéressée au monde sportif, la preuve, elle détient les Blue Jays. Elle a un bon arsenal de plateformes au Canada anglais et une certaine expérience avec celles-ci (notamment avec la chaîne de télévision Sportsnet). Les Nordiques lui permettrait de se donner une assise plus solide dans la poursuite du développement de ses plateformes francophones. Elle est aussi propriétaire du Skydome et a donc certainement de l'expérience en gestion d'événements.

Un problème cependant. Rogers est présumée avoir voulu acquérir les Leafs, et les Raptors l'an dernier pour plus de 1 G$.

Si elle vise à terme les Leafs, elle risque d'être hésitante à jouer ses cartes sur Québec. Les règles de la LNH ne lui permettraient en effet apparemment pas d'acquérir d'autres équipes.

Le contexte rend peu probable une offre de Rogers. Si d'aventure, il devait y en avoir une, on lui mettrait une clause à l'effet qu'elle renonce à acquérir une autre équipe de la LNH sans l'accord de Québec.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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