Qu’est-ce qui vous retient de devenir plus agile ?

Publié le 28/02/2019 à 13:27

Qu’est-ce qui vous retient de devenir plus agile ?

Publié le 28/02/2019 à 13:27

Agile par ici, agile par là, tout le monde aime parler d’agilité ces temps-ci. Pourtant, très peu d’organisations le sont et souhaitent vraiment l’être, observe Jean-François Bertholet, consultant en développement organisationnel et chargé de cours à HEC Montréal. M. Bertholet animera la conférence Gestion agile, présentée par les Événements Les Affaires, le 8 mai prochain, à Montréal.

Qu’est-ce qui empêchent les organisations de passer en mode agile ?

Jean-François Bertholet : Plusieurs d’entre elles demeurent encore sous l’influence de la gestion traditionnelle PODC, soit de planifier, organiser, diriger et contrôler. Cette gestion, dont les principes sont loin d’être en symbiose avec l’agilité, est profondément ancrée depuis des dizaines d’années. En fait, c’est tout juste si ces organisations ne planifient pas leurs partys de bureau jumelés à un ordre du jour…

Qu’est-ce ça prend pour devenir agile ?

J.-F. B. : Une organisation agile en est une où la communication est fluide et spontanée entre ses départements, ses équipes. C’est comme vivre au sein d’une communauté, d’un village, où tout le monde peut se parler sans barrière. Cette communication fait généralement partie de la culture depuis la création de l’entreprise.

Y a-t-il des critères pour réussir à passer en mode agile ?

J.-F. B. : Il faut être prêt à développer la confiance au sein des équipes. Il faut aussi être en mesure de développer une vision commune. En fait, l’agilité ne se commande pas. Elle prend sa place naturellement au sein d’un écosystème favorable à l’innovation. Tout est une question de culture. Ça prend aussi des employés qui ont le goût d’évoluer dans cet univers. Ça prend des employés qui ne craignent pas de prendre des décisions qui peuvent déroger aux procédures régulières. Prenez par exemple une équipe de hockey dont le système de jeu défensif est très fermé. Les joueurs qui excellent sont ceux qui vont maîtriser le système tout en étant capable de réagir autrement si une situation imprévue se présente.

Bannière présentant la conférence Gestion agile

Certaines organisations pourront difficilement devenir agiles, n’est-ce pas ?

J.-F. B. : Les organisations qui croulent sous la bureaucratie ne sont pas à la veille de devenir agiles. Même chose pour les organisations où, au sein des équipes, persiste une culture à vouloir protéger son ou ses royaumes. Les entreprises qui baignent dans un environnement plombé de contraintes ne souhaiteront pas non plus composer avec les désavantages de l’agilité.

Et quels sont les désavantages de l’agilité ?

J.-F. B. : L’agilité demande un lâcher-prise de la part des gestionnaires. Elle leur demande de faire confiance aux gens. Par conséquent, l’agilité amène un dirigeant à devoir composer avec l’imprévisible, à devoir être flexible avec la conformité. Ce qui n’est pas évident.