BLOGUE. Le ralentissement économique mondial, et celui de la Chine en particulier, transforme le S&P/TSX en une tortue.
Après avoir surpassé le S&P 500 américain pendant huit des dix dernières années, le S&P/TSX accuse un sérieux retard par rapport à sa cousine américaine depuis 2010, avec un déficit de performance de 20 %, note Myles Zyblock, stratège en chef institutionnel de RBC Marchés des capitaux.
Le retard s’explique par le plafonnement des prix des ressources qui comptent pour la moitié de la valeur de l’indice torontois.
« La crise en Europe et l’effet retardataire du resserrement monétaire en Chine ont fait plafonner les cours des denrées », explique-t-il.
Si l’on croit à une réaccélération de l’économie mondiale et de celle de la Chine, le S&P/TSX pourrait regagner son leadership boursier.
M. Zyblock craint plutôt un changement de leadership plus durable, qui sera défavorable pour la Bourse canadienne.
« L’industrialisation de la Chine est un thème que les Bourses ont intégré depuis longtemps. Les prix élevés des matières premières encouragent aussi les producteurs à produire davantage, tout en freinant la croissance de la demande pour ces denrées. Si ce scénario structurel prévaut, tous les futurs rebonds de la Bourse de Toronto pourraient s’avérer de courte durée », écrit le stratège.
Il est donc possible que le mouvement haussier des ressources, qui a fait explosé le cours du pétrole 15 fois, celui du nickel, de 14 fois, le plomb de 9 fois et le cuivre, de 8 fois, soit un thème qui ait pris fin en 2008.
Ça ne vaut pas dire pour autant que le S&P/TSX est condamné à décliner, mais les investisseurs ont de meilleures chances d’obtenir un meilleur rendement, pour le risque assumé, au sud de la frontière, ajoute M. Zyblock.
