Bourse: le pire est-il passé?

Publié le 21/11/2018 à 12:05

Bourse: le pire est-il passé?

Publié le 21/11/2018 à 12:05

Le stratège quantitatif de Canaccord Genuity consacre son plus récent bulletin à trois points chauds pour les investisseurs: la correction en Bourse, les fabricants américains de puces et le pétrole.

Voici les plus récentes observations de Martin Roberge émises à l’ouverture des marchés ce matin.

Le mouvement de correction en Bourse tire probablement à sa fin, tellement les dommages techniques sont importants.

«Le moment est venu de miser sur un rebond tactique jusqu’à notre cible de 2800 pour la fin de l’année», propose-t-il à ses clients institutionnels.

Cet objectif à court terme laisse donc entrevoir un regain de 5%, d’ici six semaines.

«Dans chaque correction, les notions de prix et de temps entrent en jeu. Au plancher du 26 octobre, la correction avait passé le test du prix, mais pas celui du temps. Le recul en novembre nous rapproche de ce deuxième test», écrit-il.

La moyenne mobile de treize semaines qui mesure le nombre de titres à la baisse approche d’un signal d’achat.

De plus, 41,5% des titres du S&P 500 avaient perdu plus de 20% de leur valeur, le 20 novembre, soit un peu moins que la proportion de 43,8% observée au creux d’octobre.

«Ce niveau de dégradation technique reflète un fort degré de peur de la part des investisseurs », évoque le stratège de Montréal.

La chute de 22% des titres du club des FAANGs (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Alphabet-Google) et de 46% des constructeurs s’approchent des plongeons en 2000 et en 2006 qui avaient incité la Fed à faire une pause dans sa hausse de taux», rappelle-t-il aussi.

Déjà, la Fed se dit davantage à l’écoute du pouls de l’économie mondiale tandis que les négociateurs abaissent leurs attentes à l’égard du resserrement monétaire, l’an prochain.

En 2000 et 2006, la Fed avait mis fin à son tour de vis après que les taux de deux ans aient glissé sous leur moyenne mobile de 100 jours. Nous y sommes presque au taux actuel de 2,79%, précise le financier.

«Les titres FAANGs et les fournisseurs de logiciels n’ont pas fini de se dégonfler, mais le pire de la correction des indices généralistes est passé», conclut le stratège. 

Après la chute de 22% des puces américaines

M. Roberge se félicite d’avoir vu juste en prévoyant dès avril un dégonflement en règle des producteurs américains de puces.

Déjà, au printemps, les stocks de puces étaient trop élevés.

Six mois plus tard, le secteur s’est affaissé de 22% et M. Roberge revient à une répartition neutre dans l’industrie après avoir empoché un gain de 13%.

C’est l’écart entre le gain du S&P 500 sur lequel il misait, en même temps qu’il vendait à découvert le secteur des puces à l’aide de fonds négocié en Bourse VanEck Vectors Semiconductor (SMH, 91,79$US).

Pourquoi revenir au neutre? Parce que les stocks excédentaires de puces se sont résorbés au cours de l’été, ce qui est un prérequis pour stabiliser les cours des fabricants.

Les analystes ont aussi enfin tempéré leurs folles prévisions de croissance de profits, ce qui est une autre condition à la stabilisation des cours.

Enfin, la chute des cours fait en sorte que les fabricants de puces sont désormais 28% moins chèrement évalués que le S&P500 et 53% moins chèrement évalués que les fournisseurs de logiciels.

«Un tel écart, observé la dernière fois en 1996, a sonné la fin d’une période de sous-performance du secteur», indique M. Roberge. 

Après la chute de 30% du pétrole

L’autre sujet de l’heure pour les négociateurs est certainement la chute spectaculaire de 30% du cours du pétrole West Texas, en six semaines.

Une telle débarque est justement le niveau maximum des corrections de l’or noir, hors des épisodes de récession ou de surproduction délibérée de pétrole.

Ce seuil de 53,50$US le baril a été atteint le 20 novembre aussi. Ce cours correspond aussi à la moyenne mobile de 200 jours qui avait servi de point d’appui lors du mouvement baissier du pétrole en 2006, raconte M. Roberge.

Un indicateur de force relative sur 13 semaines (relative strength) est aussi tombé dans une zone qui habituellement laisse présager un essoufflement du mouvement baissier.

«À Vienne le 6 décembre, l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) devra annoncer des coupes suffisantes de sa production et de ses exportations pour rétablir un certain équilibre entre l’offre et la demande. Dans l’ombre de ces tractations, le secteur canadien de l’énergie se négocie près d’une évaluation qui s’est avérée un bon point d’appui à long terme de 1,35 fois la valeur comptable», indique M. Roberge, qui recommande de surpondérer l’industrie dans sa stratégie tactique, à l'aide du Fonds négocié en Bourse iShares S&P/TSX Capped Energy (XEG, 10,07$).

 

 

 

 

 

 

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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