Les IPO se meurent, les retraites des Américains aussi

Publié le 27/06/2014 à 11:54

Les IPO se meurent, les retraites des Américains aussi

Publié le 27/06/2014 à 11:54

Par Diane Bérard

Marc Andreessen. capital-risqueur

La Bourse manque d’oxygène. Et les petits investisseurs, d’occasion d’affaires. Il faut blâmer les start up. Elles attendent de plus en plus longtemps avant d’aller en bourse. Et ce, lorsqu’elles y vont. C’est le constat de Marc Andreessen, qui a fondé Netscape il y a vingt ans, alors qu’il avait 22 ans. Netscape est allée en bourse en 1994. Elle valait 2G$. Andreessen constate qu’aujourd’hui, les sociétés de 2G$ ne vont pas en bourse.

Que perd-on si les sociétés attendent plus longtemps pour aller en bourse?

Les petits investisseurs perdent une occasion de gain financier. Plus les sociétés retardent leur entrée en bourse, plus elles prennent de la valeur, moins il reste d’espace d’appréciation du titre. Ce sont les investisseurs privés qui empochent. Pas les investisseurs publics.

Andreessen souligne que des sociétés comme Microsoft, Oracle et, jadis, IBM et HP, ont connu leur croissance alors qu’elles étaient en bourse. Ceci démocratise les gains.

Andreessen constate que la démocratisation des gains en bourse tenait aussi à la composition de l’actionnariat. Il y avait plus de fonds communs de placements (donc de petits investisseurs), moins de hedge funds. Ce n’est plus le cas, l'équilibre a basculé.

Andreessen en profite pour lancer quelques pierres à l’environnement réglementaire. Sabarnes-Oxley a rendu la bourse inhospitalière, insiste-t-il.

Pourquoi s’inquiéter de la diminution des premiers appels publics à l’épargne?

Parce que la bourse serait le REER de l’Américain moyen, répond Andreeessen. «Comment va-t-on financer les retraites?», s’inquiète-t-il.

Andreessen contribue lui-même à la diminution des premiers appels public à l’éparque. Sa firme, Andreeessen Horowitz, est un des plus célèbres capital-risqueur des États-Unis. «Nous faisons tout notre possible pour que les sociétés dans lesquelles nous investissons ne s’inscrivent pas en bourse», reconnaît-il. Comment? Andreessen Horowitz investit son argent pour 15 ans.

La sortie de Marc Andreessen se produit au même moment où les gouvernements américains et canadiens s’apprêtent à légaliser le financement participatif par actions (equity crowdfunding) suite au lobby très efficace de nombreux groupes. Les investisseurs privés pourront acheter en ligne des actions de sociétés non cotées.

Le financement participatif par équité ne remplace pas la bourse. Loin de là. Ces titres sont beaucoup moins liquides. Il n’y a pas de marché secondaire. Je cite plutôt le financement participatif par équité car il témoigne de l’appétit des petits investisseurs pour d’autres véhicules de placement que la bourse. Ce que dénonce Marc Andreessen, les petits investisseurs en sont conscients eux aussi.

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