Le iPad suscite un engouement planétaire.
Le week-end dernier, on en a même plus parlé que des prêtres pédophiles, ce qui n’est pas peu dire... Les adorateurs d’Apple sont en transe et les amateurs de gadgets planent. Moi, je reste au sol. Je m’inquiète pour la suite des choses si on ne corrige pas rapidement certaines failles majeures du nouveau modèle d’affaires des médias électroniques : les doubles standards de qualité entre le papier et le web, comme nous l’apprend une étude du Columbia Journalism Review.
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Pour mon industrie le iPad et ses clones font figure de sauveurs. Les médias imprimés ont une seconde chance de faire bonne impression, de se réinventer. De séduire à nouveau.
Oui, mais à quel prix?
Si le iPad et ses compétiteurs constituent un nouveau modèle d’affaires rempli de promesses, c’est aussi un univers où l’on a oublié de transférer certaines règles. Voici ce que ça donne selon le sondage du Columbia Journalism Review :
-la moitié des éditeurs avouent que les standards pour leur sites Internet sont plus « relax » que pour leurs éditions papier;
-11% du contenu web n’est pas révisé avant d’être affiché;
-40% des éditeurs sont plus « relax » lorsqu’il s’agit de vérifier les infos destinées à leur site avant de les publier;
-17% des faits ne sont jamais vérifiés avant d’être affichés;
-50% des erreurs sont corrigées après l’affichage sans que l’Internaute ne soit avisé du changement.
D'ailleurs, le week-end dernier, un article du New York Times abordait cette préoccupation pour les failles de l'info Internet. Il cite, entre autres, l'existence du site snopes.com créé par un couple d'Américains pour lutter contre les légendes urbaines qui circulent sur le Net et permettre de vérifier certains faits. On y compte 7 à 8 millions de visiteurs par mois.
Je n’ai rien contre le iPad, au contraire. Mais, c’est un outil. Il ne doit pas nous faire perdre de vue l'essentiel.
Il vaut autant que ce que l’on y télécharge…
