L'ex PM de l'Islande un criminel responsable de l'effondrement du système bancaire?

Publié le 29/09/2010 à 15:30, mis à jour le 29/09/2010 à 16:31

L'ex PM de l'Islande un criminel responsable de l'effondrement du système bancaire?

Publié le 29/09/2010 à 15:30, mis à jour le 29/09/2010 à 16:31

Par Diane Bérard

BLOGUE. C'est un précédent: le parlement icelandais a voté, à 33 contre 30, de poursuivre l'ex premier ministre Geir Haarde. Il est tenu criminellement responsable de la crise financière de son pays. Un Cour spéciale sera mise sur pied, constituée de 15 personnes. S'il est reconnu coupable, il pourra passer deux ans en prison. Depuis le début de cette crise, aucun homme ou femme politique n'a été pointé du doigt ainsi.

ME SUIVRE SUR TWITTER: diane_berard

Vous pouvez voir ici l'entrevue accordée cet après-midi à Bloomberg. Bien qu'il réponde à toutes les questions, Geir Haarde est parfois hésitant et visiblement embarrassé et contrarié. S'il reconnaît avoir pris une série de mauvaises décisions ( des banques à la taille disproportionnées par rapport à l'ensemble du système, des réserves étrangères insuffisantes, un temps de réaction trop lent), il ajoute que pareil constat n'est possible qu'avec les yeux du présent.

À la question: "Auriez-vous pu prévenir l'effondrement du sytème financier de l'Islande?"

Geir Haarde répond: "Avec ce que je sais aujourd'hui de la suite des évènements, oui"

Cette poursuite ne mènera peut-être nulle part. Il est possible que le tribunal de 15 personnes la juge irrecevable. Mais, peu importe la suite, pour l'instant cette poursuite existe. Et elle marque le début d'une nouvelle étape de l'après-crise: la chasse aux coupables. On a d'abord passé au grill Wall Street. Maintenant, c'est au tour des élus.

À mon avis l'exercice peut être sain dans la mesure où il ne tourne pas au cirque. Geir Haarde affirme que cette poursuite est un réglement de compte orchestré par ses adversaires politiques. Si tel est le cas, souhaitons que le tribunal élève cette cause au-dessus de la petite politique pour en faire un véritable exercice de réflexion. Réflexion sur l'imputabilité des élus et les limites de celle-ci. 

Peut-on être tenu responsable de ce que l'on ne contrôle pas? Doit-on tenter de le contrôler, malgré tout, si l'on sent que ça dérape?

Le procès de Geir Haarde ne devrait pas uniquement se pencher sur le passé, la crise. Il sera vraiment utile s'il aborde aussi l'avenir en  se penchant sur le rôle et les pouvoirs que l'État devrait exercer sur le secteur financier. Un secteur qui, depuis la crise, ne peut plus être traité comme les autres secteurs de l'économie.

Qu'en pensez-vous: un premier ministre peut-il être tenu criminellement responsable de la crise financière dans son pays?

Poursuivre Geir Haarde est-il un exercice utile ou futile?

Lire ici ma chronique précédente

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour à 13:47 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.