BLOGUE Le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, souhaite transférer des millions d’emplois manufacturiers de la Chine vers l’Afrique.
Sa logique? Trois décennies de politique d’enfant unique sont en train de produire leur effet en Chine. On manque de bras, semble-t-il. On dit que, dans 15 ans, le bassin de jeunes entre 15 et 24 ans pourrait chuter de 62%. Or, c’est justement dans ce groupe d’âge que l’on puise la main-d’oeuvre bon marché qui fait rouler les usines.
Autre argument: le gouvernement chinois aspire à faire grimper son pays dans la chaine alimentaire. Le titre de “manufacture de la planète” ne lui convient plus . Il aspire à produire des trains, des avions, des jeux vidéos plutôt qu'alimenter Dollarama.
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Pendant ce temps, en Afrique, on a cruellement besoin d’emplois. Si l’on transférait en Afrique 8 à 10 millions de 85 millions d’emplois à faible valeur ajoutée chinois, cela pourrait doubler l’offre d’emploi de certaines régions. On vise surtout l’Afrique du nord et l’Afrique sub-saharienne.
Que de bons sentiments derrière cette idée! Et, en prime, la Banque mondiale propose que la Chine prête main forte à l’Afrique en lui transférant une partie de ses connaissances agricoles pour l'aider à accroître sa production.
La Chine est déjà proche de l’Afrique… elle y investit massivement depuis plusieurs années déjà. Et ce, dans le secteur des ressources naturelles en particulier.
Et elle a sa façon bien à elle de procéder, comme me l’a expliqué cette semaine Tim Turner, directeur du Développement du secteur privé la Banque Africaine de Développement. Je l’ai rencontré dans le cadre de la cinquième édition du Forum Africa ( vous pourrez lire l'entrevue dans ma chronique de l’édition du 17 septembre de Les Affaires) Donc, lorsqu’une société chinoise réalise un projet en Afrique elle pose généralement une condition: que son projet soit réalisé en grande partie par des employés chinois qui seront transplantés là-bas. Pas d’employés chinois, pas d’argent!
Sachant cela, expliquez-moi comment la Chine acceptera de “laisser aller” des millions d’emplois manufacturiers vers l’Afrique.
