Et si chaque geek travaillait un an au gouvernement du Québec?

Publié le 15/05/2015 à 12:36

Et si chaque geek travaillait un an au gouvernement du Québec?

Publié le 15/05/2015 à 12:36

Par Diane Bérard

Todd Park, entrepreneur et ex CTO du gouvernement américain

Le jeune Todd Park rêvait de devenir pilote de combat pour servir son pays, les États-Unis. Il a plutôt travaillé comme consultant pour Booz Allen avant de devenir un entreneur vedette à Silicon Valley.

Athenahealth et Castinglight Health ont toutes deux connu le succès. Castlight Health a d’ailleurs été nommée la firme préférée des capitaux-risqueurs en 2011.

On pourrait en conclure que Todd Park s’est vraiment éloigné de son rêve d’enfance. Et bien non! En 2012, le gouvernement américain a recruté Todd Park pour occuper le poste de Chef de la technologie (CTO) pendant deux ans. J’ai rencontré Todd Park hier, au Ashoka Future Forum, à Washington. Il m’a confié, « Quand le gouvernement américain m’a appelé, j’étais perplexe. Qu’est-ce que j’allais faire là ? » Évidemment, il avait en tête toutes les images négatives associées au rôle de fonctionnaire. Et pourtant, il a accepté le défi. Après tout, ne rêvait-il pas de servir son pays? Bon, un chef de la technologie c’est moins glamour qu’un pilote de combat, mais ça peut être drôlement utile.


« En 2015, 27 entrepreneurs/technologues américains ont quitté leur entreprise pendant un an pour devenir employés du gouvernement américain. »

Le rôle de CTO possède une date d’expiration. C’est pour cette raison que Todd Park l’a accepté. Sous sa direction, le gouvernement américain a lancé le programme « Presidential Innovation Fellows ». À tour de rôle, des entrepreneurs et experts techno séjournent au gouvernement pendant un an pour travailler sur des problèmes précis en collaboration avec des employés des différentes agences fédérales. Ces problèmes sont généralement de grande envergure et leur résolution peut avoir un impact sur la vie d’un nombre important de citoyens.

Les entrepreneurs qui participent à ce programme doivent déménager à Washington et se voit attribuer le statut d’employé. Évidemment, cela suppose une baisse de salaire. Le gouvernement ne peut rivaliser avec la rémunération de Silicon Valley.

« Nous voulons créer une traditions où les geeks comme moi redonnent à la communauté à travers leur savoir », résume Todd Park.

Le Presidential Innovation Fellows en est à sa troisième édition, 27 entrepreneurs/technologues y participent, soit 10 femmes et 17 hommes. Certains travaillent pour de grandes sociétés, d’autres ont démarré leur propre boîte. Ils ont été « prêté » à des départements aussi variés que le revenu, la santé, les océans, le recensement, le travail et la NASA.

Le gouvernement du Québec pourrait explorer une telle idée de collaboration privé/public. Je sais que le gouvernement abrite déjà un nombre incalculable de consultants en informatique/technologie. Mais ce n’est pas de cela dont il est question. La formule est différente. Les entrepreneurs techno sont employés. Le gouvernement devient leur employeur, pas leur client. Les fonctionnaires, leurs collègues. Et les projets, leurs projets.

Bien sûr, cette idée n’est pas parfaite. Mais elle permet de sortir de la traditionnelle relation client/fournisseur entre le secteur privé et le secteur public. Et elle a une date d’expiration. Les entrepreneurs ont un an pour trouver des solutions. De quoi stimuler leur esprit de compétition. Sans compte la sentiment de contribuer au bien commun. Ça vaut peut-être la peine de tenter une version québécoise du Presidential Innovation Fellows.

 

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