BLOGUE J’aime Couche-Tard. J’aime l’ambition de son équipe de direction. J’ai applaudi ses acquisitions américaines et son audace. Je suis même allée en reportage en Arizona pour constater sur place à quel point la machine Couche-Tard intègre avec efficacité ses acquisitions.
Et puis, Couche-Tard fait partie de mon quotidien.
C’est sur ma route, entre le métro et la maison. Entre la piscine et la maison... Entre le terrain de jeu et la maison…
Bref, j’entretiens un préjugé favorable envers cette entreprise. Et il est toujours douloureux de voir ceux qu’on aime nous décevoir.
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Car Couche-Tard me déçoit. Elle amorce une stratégie perdant/perdant : sa bataille anti-syndicale. On apprend qu’elle vient de fermer un second établissement en voie de syndicalisation. Le premier, à Beloeil, fut fermé en 2009. Puis ouvert à nouveau un an plus tard. Cette fois, il s’agit du dépanneur situé à l’angle des rues Beaubien et Saint-Denis. Dans les deux cas, la direction de Couche-Tard affirme que ces dépanneurs n’étaient pas rentables.
Je ne suis pas particulièrement pour ou contre la syndicalisation. Parfois c’est essentiel, parfois pas. Tout est question de contexte.
Par contre, je suis contre les mauvaises stratégies d’affaires. Et celle que Couche-Tard s’entête à déployer est mauvaise.
Couche-Tard est un commerce de détail, une entreprise qui entretient un lien direct avec ses clients. Ceux-ci fréquentent parfois ses établissements plusieurs fois par jour. Dans le secteur du commerce de détail l’image et la réputation sont essentiels. Et votre réputation, vous devez travailler d’arrache-pied pour la bâtir. Mais il suffit d’un faux-pas pour la détruire.
Comment Couche-Tard, qui vit et meurt grâce à sa clientèle adolescente - regardez les pubs et tous les nouveaux produits qui leur sont destinés - peut-elle partir en guerre ouverte contre le désir de syndicalisation de ses employés, des ados eux aussi? Des ados qui se font une joie de raconter leur vie et leurs états d’âmes sur les réseaux sociaux.
