Le mois dernier, j’ai assisté à la 15e conférence internationale anti-corruption, organisée par Transparency International à Brasilia. Ce que j’ai retenu : la corruption se nourrit du silence et de l’isolement. Le silence, c’est la loi de la peur, du plus fort. Celle qui nous convainc que nous sommes impuissants, que la corruption est une fatalité. L’isolement c’est celui des entreprises, des citoyens et des fonctionnaires, qui se débattent chacun dans leur coin avec un problème bien trop gros pour eux.
La solution : lumière et solidarité.
Budget ouvert, appels d’offres ouverts, gouvernement ouvert… la corruption c’est comme les champignons, elle ne croît que dans la noirceur.
Solidarité, inclusion, réduction des inégalités : des citoyens maintenus à l’écart, dans l’ignorance, sont autant de victimes potentielles de la corruption.
Transparency International nous met en garde contre les apparences. Ce n’est pas parce qu’un pays mène des élections qu’il y a démocratie et moins de corruption. L’un vit très bien sans l’autre, constate TI. Plus encore, croissance économique et démocratie ne vont pas non plus de pair. C’est le cas de certains pays d’Amérique Latine où l’économie croît alors que la démocratie réelle recule. C’est-à-dire que les citoyens ignorent où va l’argent de leurs impôts et qu’ils n’ont aucun droit de le demander. Dans les États où la démocratie n’accompagne pas la croissance, celle-ci se fait souvent à coup de favoritisme et au prix d’inégalités croissantes.
Même dans les États démocratiques, la corruption creuse les inégalités. Parlez-en aux petits entrepreneurs en construction du Québec qui n’appartiennent pas au cartel de ceci ou de cela.
En fait, la corruption a le même effet partout : elle gruge la démocratie.
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