À Davos, on s'inquiète des inégalités numériques

Publié le 22/01/2014 à 16:01, mis à jour le 22/01/2014 à 16:47

À Davos, on s'inquiète des inégalités numériques

Publié le 22/01/2014 à 16:01, mis à jour le 22/01/2014 à 16:47

Par Diane Bérard

Pourquoi certains pays enregistrent-ils une meilleure croissance que d’autres?Une population plus éduquée? Une fiscalité plus « accommodante »? Plus d’investissements étrangers? À toute ses réponses, il faut en ajouter une autre : l’accès Internet.

On parle beaucoup des inégalités financières.

Qu'est-ce que les inégalités numériques?

Aujourd’hui, à Davos, on a parlé des inégalités numériques. Les pays où l’accès Internet s’avère limité et difficile en paient le prix. Pour des raisons idéologiques ou économiques, leurs citoyens et leurs entreprises ne peuvent se brancher facilement, librement et à peu de frais. Ainsi isolés, ils stagnent pendant que le reste du monde avance. La portion numérique de l’économie aussi. Or, l’économie numérique croît plus rapidement que l’économie « réelle ». D’ici 2016, elle devrait atteindre 4,2 billion$ pour l’ensemble des pays du G20. Si l’économie numérique était un pays, elle occuperait le 5e rang mondial. L’économie numérique contribue pour 5% à 9% du PIB des économies riches. Dans les pays émergents, elle croît de 15% à 25% par année.

Qu’est-ce qui crée des inégalités numériques?

Un rapport du Boston Consulting Group (dévoilé hier à Davos) utilise l’expression « frictions numériques » pour illustrer les obstacles à un accès Internet de qualité à un coût raisonnable. On dit qu’il faut « huiler les roues de l’économie numérique » (« Greasing the Wheels of the Internet Economy »)

Les 4 catégories de frictions numériques

Les « frictions numériques » empêchent les consommateurs et les entreprises de participer à l’économie numérique au niveau national et international.

BCG a identifié 55 indicateurs de friction numériques. Ils appartiennent à quatre groupes.


« Les pays où les citoyens et les entreprises ne peuvent se brancher facilement, librement et à peu de frais s'isolent. IIs stagnent pendant que le reste du monde avance. »

1- Les frictions liées aux infrastructures: accès, vitesse, coût, trafic, architecture.

2- Les frictions liées au secteur d’activité qui empêchent les entreprises d’adopter Internet : les infrastructures, la main-d’œuvre, le capital, l’économie (propriété intellectuelle, nombre de jours pour se lancer en affaires, réglementation).

3- Les frictions liées aux individus qui limitent l'activité des consommateurs en ligne : capacité ( littéracie technologique), accès, finance (cartes de crédit, comptes bancaires, etc.), capacité de paiement, confiance

4- Les frictions liées à l’information qui restreignent la disponibilité et l’accès au contenu : sites, contenu, objectivité, filtres, etc.

Les 5 économies où on trouve le moins de « frictions numériques » : la Suède, la Finlande, le Danemark, la Suisse, Hong Kong.

Les 5 économies où on en trouve le plus : le Vietnam, le Bangladesh, l’Egypte, le Pakistan et le Nigeria.

Le Canada occupe le 10e rang sur un échantillon de 50. Il se trouve dans le peloton de tête pour le plus faible taux de frictions liées aux individus et à l’information. Et dans le second groupe pour les frictions liées aux infrastructures et au secteur.

L’impact des frictions numériques sur l’économie

L’étude BCG divise les pays en cinq groupes selon leur niveau de friction numérique. Dans les 10 pays aux frictions les plus faibles, l’économie numérique pèse deux fois plus lourd dans le PIB que dans les 10 pays de l’échantillon où les frictions numériques s'avèrent les plus élevées.

Certains États européens ont déclaré que l’accès Internet est un droit fondamental. À première vue, cela peut étonner. Mais comme le souligne le rapport de BGC dévoilé hier au Forum économique mondial, l’accès Internet constitue un ascenseur social, pour les individus, les entreprises et les États. Et les inégalités numériques sont en train de diviser le monde de façon aussi dramatique que les inégalités financières.

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