Courez-vous après vos REER pour les mauvaises raisons?

Publié le 03/02/2017 à 07:00

Courez-vous après vos REER pour les mauvaises raisons?

Publié le 03/02/2017 à 07:00

(Photo: 123RF)

On est en plein dedans : la « période des REER ». Malheureusement, bien des gens souscrivent un REER pour les mauvaises raisons.

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Cette période, il faut l’avouer, s’adresse aux retardataires… Il y a, en effet, peu de raisons qui justifient d’attendre les derniers jours pour cotiser à un REER. Si c’est bon pour les derniers jours, ça devrait être pas pire aussi plus longtemps à l’avance.

La raison qui fait qu’on appelle cette période ainsi est le fait que beaucoup de personnes attendent à la fin pour cotiser à leur REER pour l’année PRÉCÉDENTE. Si cette période tampon de 60 jours après la fin de l’année civile n’existait pas, la période des REER serait le mois de décembre. Si la date limite était le 1er octobre, la période des REER serait au mois de septembre… eh oui… la dernière minute…

Pourquoi ?

Trop occupés ? Peut-être. On a tellement à voir à gauche et à droite qu’il ne reste plus de temps à consacrer à ses finances personnelles, à bien préparer sa retraite. J’ai dit « retraite » ? Je ne pense pas non… En fait, encore trop de personnes cotisent à leur REER pour « sauver de l’impôt » seulement. Je ne dis pas que c’est mauvais mais la raison fondamentale de cette cotisation au REER devrait être pour mettre de l’argent de côté pour sa retraite.

L’économie d’impôt générée par les cotisations vient d’une décision politique pour encourager l’épargne pour la retraite. Si cet allégement fiscal n’existait pas, le montant que les Canadiens épargnent en vue de leur retraite serait beaucoup moindre. Le niveau de vie des retraités serait donc plus faible qu’il ne l’est actuellement. Au Québec, la déduction est arrivée en 1972, soit 15 ans après celle du fédéral. À cette époque, moins de 5 % des gens cotisaient à un REER alors qu’aujourd’hui, environ le tiers de la population active planifie même sa retraite avec le REER comme source principale de revenus prévus.

Il reste encore cependant, 40 % des personnes qui ne planifient pas leur retraite au Québec, selon l’Enquête canadienne sur les capacités financières de Statistique Canada datant de 2014. C’est énorme. Mais, grâce au programme de la Sécurité de la vieillesse au fédéral et au Régime de rentes du Québec, plusieurs personnes n’ont pas besoin de mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours car ces régimes combleront leurs besoins. Malgré tout, il reste des « cigales » qui ne se soucient pas de leur retraite et qui devraient…

Mais comment inciter ces personnes à épargner ? En augmentant encore l’économie d’impôt ? C’est difficile… quand on pense que certains « retours d’impôt » peuvent excéder les 80 %, voire 100 % dans certains cas!

Non, je pense que la qualité de vie des Québécois, à la retraite, sera améliorée grâce à l’éducation, la sensibilisation. Si les personnes visées comprenaient réellement les enjeux liés à la retraite, je pense qu’elles prendraient les choses plus au sérieux… et ne courraient pas simplement après un gros retour d’impôt…

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À propos de ce blogue

Dany Provost possède une formation multidisciplinaire lui permettant d'avoir une vue d'ensemble d'une situation financière. Combinant l'actuariat, la fiscalité, le placement et une grande maîtrise de l'environnement Excel, son expertise lui a permis de développer plusieurs outils de modélisation complexes, notamment en optimisation fiscale et avantages sociaux. Il est directeur planification financière et optimisation fiscale chez SFL Expertise et est l’auteur des livres «Arrêtez de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir» et «As-tu réglé ça?» Membre honoraire et expert désigné de l’Institut de planification financière, il est un collaborateur régulier dans les médias en plus d’être chroniqueur en fiscalité dans le journal Finance et Investissement.

Dany Provost