Un 30 ans spécial!

Publié le 01/11/2011 à 09:38, mis à jour le 01/11/2011 à 09:38

Un 30 ans spécial!

Publié le 01/11/2011 à 09:38, mis à jour le 01/11/2011 à 09:38

Blogue. On me parle beaucoup d’obligations lorsque je rencontre des investisseurs par les temps qui courent. Et c’est normal.

Le marché obligataire connaît encore une fois une bonne année, faisant mieux que les marchés boursiers. Aux États-Unis par exemple, les titres à revenu fixe ont rapporté 6,25% cette année contre à peine 2% pour l’indice S&P 500 (un 2% réalisé à la suite de monstrueuses fluctuations).

De plus, Bloomberg a publié un texte hier mentionnant que les obligations à long terme américaines avaient battu les actions depuis 30 ans. Leur rendement annuel moyen a été de 11,5% contre 10,8% pour le S&P 500.

Encore là , la performance boursière a été obtenue de façon fort inégale, la Bourse ne faisant rien lors de la plus récente décennie, après deux décennies éblouissantes.

Du côté obligataire, c’est la première fois depuis la guerre civile qu’elles surpassent les actions sur une période de 30 ans. Selon Jeremy Siegel, professeur de finance bien connu, depuis 1860, il n’y a eu aucune période de trois décennies où les obligations ont mieux fait que les actions.

Maintenant, attendez avant de vendre toutes vos actions pour acheter des obligations. Il faut mettre leur performance en perspective. D’abord, si vous reculez 30 ans, vous retournez en 1981, au sommet générationnel des taux d’intérêt. C’est à ce moment que le dirigeant de la Federal Reserve Paul Volcker avait haussé les taux d’intérêt directeurs à des sommets vertigineux pour briser la spirale inflationniste.

Et il a réussi, brisant de même coup la croissance et provoquant une importante récession.

À partir de ce moment, l’inflation s’est progressivement dégonflée, permettant une détente constante des taux d’intérêt et propulsant un marché haussier jamais vu dans les obligations.

Une telle performance est mathématiquement impossible à répéter dans les prochaines décennies. Au moment d’écrire ces lignes, les obligations américaines de 10 ans offrent un rendement de 2,01% et celles de 30 ans de 3,02%.

On comprend facilement qu’une obligation dont le rendement offert est de 14% a un potentiel d’appréciation monstrueusement plus élevé qu’une obligation offrant du 2%.

C’est pour cela qu’il est assez facile de prédire que les 30 prochaines années seront moins enrichissantes pour les acheteurs d’obligations. Le marché boursier lui peut répéter son 10% par année, même si on sait que ce sera probablement d’une façon peu reposante…c’est sa nature.

Bernard Mooney

 

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