Alcoa lance le bal des résultats trimestriels mardi. Photo: Bloomberg
BLOGUE. C’est le début de la saison des résultats financiers aujourd’hui avec Alcoa qui publiera ses résultats pour le trimestre clos le 30 septembre après la fermeture des marchés.
Les investisseurs ne s’attendent pas à une croissance faramineuse pour le trimestre, mais au moins, cela nous fera oublier par moments la crise politique aux États-Unis. Cette dernière crée un climat boursier bizarre où tout semble en suspens. C’est comme si les investisseurs retenaient leur souffle, en attendant une résolution. En attendant, peu achètent, peu vendent.
Je n’ai pas écrit un mot sur la crise budgétaire et le problème du relèvevement du plafond de la dette. Je ne suis pas chroniqueur politique et je ne sais pas vraiment comment y ajouter de la valeur.
Complaisance envers les politiciens
Reste qu’on a déjà vécu de tels événements et qu’il n’y a rien là pour changer sa stratégie de placement personnelle. J’écris cela et une partie de moi est mal à l’aise parce qu’en lisant de nombreux commentaires, j’ai réalisé une bonne dose de complaisance des milieux financiers face au comportement des politiciens américains. On prend tous pour acquis qu’ils ne pousseront pas la partisanerie et la politicaillerie au point de précipiter une catastrophe économique. Ouais.
Pour revenir aux bénéfices des sociétés (j’allais dire «aux choses sérieuses»….complaisance quand tu nous tiens…), pendant le deuxième trimestre, ils ont crû de seulement 2,5% avec des revenus en progression de 1,9%.
Les analystes prévoient une meilleure performance au troisième trimestre avec une croissance de 4,5% par rapport à 2012. Les revenus devraient augmenter de 3,0%. Ce sont les attentes pour les titres composant l’indice S&P 500.
Selon le Wall Street Journal, un nombre record de sociétés ont averti que leurs résultats seraient inférieurs aux attentes initiales. Cela, avec le fait que tout le monde sait très bien que l’économie ne fonctionne pas à plein régime, tisse un climat où les attentes des investisseurs sont assez faibles.
Par contre, plusieurs d’entre vous diront que cette faible croissance jure avec le fait que les principaux indices américains sont en hausse d’environ 15% depuis le début de 2013. Qu’il y a un gigantesque fossé entre ce qui se passe sur Wall Street et la rue Principale…
Mais ce n’est pas vrai. D’abord, les actions ont bien fait parce qu’elles ont commencé l’année sous-évaluées. Ensuite, les investisseurs regardent plusieurs trimestres en avant, anticipant déjà 2014 et surtout 2015. Ce qu’ils voient, même si ce n’est pas parfaitement clair, les réconforte qu’ils auront un bon rendement en achetant la Bourse, au moins sur une base relative.
Je suis d’accord avec cette vision, mais on verra.
Bernard Mooney
