Mooney: Le déclin des fonds communs

Publié le 04/01/2013 à 10:06

Mooney: Le déclin des fonds communs

Publié le 04/01/2013 à 10:06

BLOGUE. Pour les 11 premiers mois de 2012, les investisseurs américains ont vendu pour 119,3 milliards de dollars (G$) US en fonds communs. Ce capital et plus encore s’est dirigé vers les fonds négociés en Bourse.

En effet, selon les données de Morningstar, ils ont investi 154G$US dans les FNB boursiers et obligataires. Ces deux montants sont les plus élevés depuis 2008.

D’abord, il est important de préciser que les épargnants continuent d’éviter la Bourse. En effet, du 154G$US, seulement 30,4G$US s’est retrouvé dans les FNB boursiers, l’autre 124G$US se dirigeant vers les FNB obligataires.

Cela signifie que bien des investisseurs liquident leurs fonds communs pour acheter des FNB, la plupart en choisissant un FNB obligataire. De plus, selon Morningstar, les investisseurs ont vendu davantage les fonds dont les frais sont plus élevés que ceux qui sont moins dispendieux.

Le Wall Street Journal, en rapportant cette nouvelle, explique que les investisseurs en ont assez des fonds gérés activement, dont les rendements sont décevants, malgré les frais élevés.

Si c’est vrai (j’ai mes doutes), voilà une très bonne nouvelle. Il y a plus de 20 ans que je décrie les frais trop élevés des fonds communs au Canada, qui sont nettement plus élevés que ceux de l’industrie américaine. Et cela fait plus de 20 ans que je parle dans le désert car les frais ici n’ont pas vraiment baissé, malgré les pressions exercées par ce produit quasi révolutionnaire qu’est le FNB.

Car en principe, le choix du FNB s’impose pour la grande majorité des épargnants. En effet, la plupart n’ont aucune chance de faire mieux que les indices boursiers et ils ne devraient même pas s’en soucier.

Avec le FNB, ils peuvent faire une transaction en janvier ou février et oublier les marchés financiers pour le reste de l’année ! C’est la méthode paresseuse et efficace de faire de l’argent en Bourse.

Sauf que la nature humaine étant ce qu’elle est....

En effet, en théorie (comme le disait le sage Yogi Berra, «En théorie, il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique. Mais, dans la pratique, il y en a.» ), bien des investisseurs se disent qu’ils peuvent faire mieux que l’indice en achetant et en vendant les nombreux FNB sectoriels. Observez ici la grande rationalité de l’humain qui, pour obtenir un 0,1% additionnel en rendement est prêt à risquer son 100% de capital !!!!

Le FNB est efficace en autant qu’on l’utilise comme il doit l’être, c’est-à-dire de la façon la plus passive qui soit.

En terminant, quand je parle de déclin des fonds communs, je veux dire précisément leur perte de parts de marché. Car loin de moi l’idée de souhaiter leur disparition. Ils ont leur place dans l’univers financier, surtout avec des frais moins élevés.

Bernard Mooney

 

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