Mooney: faut-il s'inquiéter de la baisse des profits?

Publié le 01/10/2012 à 08:38, mis à jour le 01/10/2012 à 11:27

Mooney: faut-il s'inquiéter de la baisse des profits?

Publié le 01/10/2012 à 08:38, mis à jour le 01/10/2012 à 11:27

BLOGUE . Premier jour d’octobre, début d’un nouveau trimestre et dans quelques jours débutera une nouvelle saison de publication de résultats financiers. Pour la première fois depuis 2009, les bénéfices des sociétés du S&P 500 devraient baisser par rapport à ceux du trimestre correspondant en 2011.

C’est loin d’être une situation réconfortante pour l’investisseur, mais ce n’est pas si inquiétant non plus.

Selon les données colligées par Thomson Reuters, les analystes prévoient une baisse de 2,2% des bénéfices du trimestre pour le S&P 500. Au Canada, les analystes s’attendent à des bénéfices stables, ce qui est un peu mieux.

De plus, la faiblesse des économies mondiales a poussé les experts à revoir à la baisse leurs prévisions pour 2012. On ne sait pas jusqu’où exactement ces révisions iront exactement, mais actuellement les analystes prévoient une croissance des profits de 5,4% en 2012.

Ce n’est pas très réconfortant, j’en conviens. Toutefois, les prévisions pour 2013, une croissance de 13,4%, sont bien meilleures.

Les sceptiques sont nombreux, à la fois concernant les attentes pour l’an prochain et pour la tendance à plus long terme.

Ce scepticisme a un bon côté : il fait en sorte que les attentes sont peu élevées, ce qui me rassure. Je ne serais pas surpris par exemple que les résultats pour le troisième trimestre, dans l’ensemble, surpassent les prévisions de façon significative.

Par contre, pour 2013, il est un peu tôt pour se prononcer.

Tout cela ne vous donne que peu d’informations quant aux perspectives boursières. En effet, lorsque les investisseurs achètent des actions aujourd’hui, ce n’est pas sur la base des bénéfices du troisième trimestre, ni de ceux des prochains trimestres. Ceux-ci sont déjà bien incorporés dans les cours. Ils achètent les profits des prochaines années.

Encore là, il y a bien des experts à émettre des doutes quant à la possibilité que les entreprises américaines maintiennent leur croissance en raison des marges bénéficiaires qui atteignent des sommets historiques.

J’ai déjà expliqué pourquoi je crois que ces marges peuvent être maintenues. Ce qui ne faut pas oublier c’est la conséquence secondaire de la faible croissance. En effet, la croissance peu élevée affecte négativement les résultats financiers des entreprises (c’est la conséquence primaire).

Toutefois, cette faiblesse, liée à la demande restreinte, fait en sorte que les sociétés ont moins besoin d’investir dans leurs immobilisations (les incertitudes fiscales contribuent aussi à diminuer les ambitions des entreprises à cet égard). Pour les mêmes bénéfices, les entreprises ont des fonds autogénérés libres plus élevés.

Ce qui signifie que les sociétés accumulent davantage d’encaisse, argent qui peut être utilisé pour faire des acquisitions, racheter des actions et augmenter le dividende.

Je crois, qu’ultimement, cela devrait soutenir les cours boursiers, dans un contexte où les autres catégories d’actif offrent des rendements peu attrayants.

Enfin, l’investisseur à la recherche de bons placements, dans ce contexte, devrait être encore plus sélectif et choisir uniquement des sociétés qui ont démontré leur habileté à bien gérer leur capital.

À long terme, il sera récompensé.

Bernard Mooney

 

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