Le problème d'Astral

Publié le 13/09/2011 à 09:05, mis à jour le 13/09/2011 à 14:20

Le problème d'Astral

Publié le 13/09/2011 à 09:05, mis à jour le 13/09/2011 à 14:20

BLOGUE. Le président d’Astral Media a demandé que le CRTC encadre les Netflix de ce monde. Et je le comprends, même si j’ai mes réticences.

Astral est une des belles sociétés canadiennes, c’est un fait. Par contre, il ne faut pas se leurrer : une partie de son succès s’explique par le protectionnisme du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). 

Par exemple, lorsque je vois la quantité de publicité qu’il y a sur des chaînes spécialisées comme Série +, propriété d’Astral, j’ai une pensée pour le CRTC qui permet à Astral de faire de l’argent d’au moins deux façons : par le biais des redevances des câblos et la publicité sur ses chaînes.

Le CRTC est le gardien des ondes canadiennes, protégeant les sociétés en place.

Or, les nouvelles technologies comme le «streaming video» et l’Internet sont une grande menace à long terme. Ce que Ian Greenberg, président et chef de la direction d’Astral, a demandé lors de son allocution au Cercle canadien de Montréal, c’est que les fournisseurs de la nouvelle vague soient soumis aux mêmes règles et contraintes que les Astral de ce monde. 

Les sociétés comme Astral doivent entre autres contribuer à la programmation locale.

Le premier et plus épineux problème du protectionnisme, c’est que c’est le consommateur qui paye la facture. Il est assez évident que la seule présence du CRTC signifie que vous payez plus cher pour votre câble et pour tous vos services téléphoniques et télévisuels. 

Les représentants de l’industrie vous diront que c’est le prix à payer pour avoir une industrie vraiment canadienne.

Sauf que l’Internet a la capacité de bouleverser pour toujours les règles du jeu. Et Astral le sait très bien et c’est pour cela que son président demande au CRTC la tenue d’audiences publiques pour revenir sur sa décision d’exempter de sa réglementation les nouveaux services de médias proposés sur le web et ou les portables.

Ainsi, Netflix compte déjà un million d’abonnés au Canada, ce qui se compare aux deux millions d’Astral pour son canal de films The Movie Network.

Le CRTC sera probablement capable de mettre les bâtons dans les roues des Netflix de ce monde. Par contre, il ne pourra légiférer efficacement l’Internet lorsque celui-ci nous offre la possibilité de visionner les émissions que l’on veut, sans passer par les services traditionnels de télévision. Et là est le plus grave problème d’Astral à long terme.

Bernard Mooney

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