Des 1 500 abolitions de postes, la moitié seront imposées aux Etats-Unis, 40% au Canada et 10% au Mexique, a précisé Fançois Olivier, président et chef de la direction de Transcontinental, au cours d'une rencontre avec la presse avant l'assemblée annuelle des actionnaires.

Et du 40 pour cent de suppressions de postes au Canada, la moitié aura cours au Québec, l'autre moitié dans le reste du Canada, a-t-il précisé.

D'ailleurs 460 de ces mises à pied avaient déjà été annoncées dans le Publipostage aux Etats-Unis, en novembre dernier.

Au total, cela représente environ 10 pour cent des effectifs de Transcontinental, qui emploie 15 000 personnes au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique.

Transcontinental a déjà informé la moitié des employés visés, bien que les mises à pied n'aient pas toutes encore pris effet.

Les autres mises à pied seront annoncées "dans les prochaines semaines et les prochains mois", a noté M. Olivier.

Il ne pouvait dire quels postes seront abolis ou dans quel secteur précisément puisque cela dépendra des divisions visées. Ses trois secteurs principaux seront touchés, à savoir l'impression, les médias et les communications-marketing. "Les mesures pour réduire les coûts vont être différentes d'une division à l'autre. On va regarder toutes les possibilités avant d'éliminer des emplois ou éliminer des usines."

M. Olivier admet cependant "il n'est pas exclu qu'il y ait des usines qui ferment. Il n'est pas exclu qu'il y ait des titres et des publications qui ferment".

Le fondateur de Transcontinental, Rémi Marcoux, un vieux routier du milieu médiatique, affirme que lui qui a vécu trois récessions n'a jamais vu un phénomène d'une telle ampleur "C'est la première fois qu'on vit une situation aussi drastique qu'on vit aujourd'hui. Nous sommes aujourd'hui au milieu d'une récession dont l'envergure et les effets foudroyants sont du jamais vu dans l'histoire de Transcontinental." Ni en 1981 ni au début des années 1990 il n'avait eu à annoncer autant de mises à pied.

D'autres mesures de réductions des coûts ont été annoncées. Par exemple, les investissements en immobilisation ont été réduits "de façon substantielle" à l'exception de ceux prévus pour l'impartition de l'impression des journaux.

Transcontinental a aussi gelé les embauches et revu chaque poste budgétaire. Des congés sans solde ont été accordés, les dépenses de voyage ont été réduites, des événements prévus à l'interne ont été annulés.

L'entreprise veut réduire ses coûts de 75 millions $ sur une base annualisée, dont 50 millions $ dès 2009. A cela, il faut déduire le coût des fermetures et des indemnités de départ des employés.

L'année 2009 "s'annonce difficile" mais Transcontinental estime que les mesures de réductions des coûts qu'elle prend actuellement "contribueront à améliorer nos résultats financiers à moyen terme", a indiqué M. Olivier.

Syndicat

De son côté, le syndicat des Teamsters, qui représente certains des employés de Transcontinental, s'est dit confiant que les mesures de restrictions annoncées ne toucheront pas ses membres dans les usines du Québec. "Nos membres ne seraient pas touchés par les coupes annoncées", a avancé Stéphane Lacroix, directeur des communications au syndicat, par voie de communiqué.

"Nous suivrons la situation de très près. Nos membres seront informés au fur et à mesure que les événements se dérouleront", a-t-il ajouté.

Fait à noter, ce ne sont pas toutes les usines de Transcontinental au Québec qui sont syndiquées.

Premier imprimeur au Canada, Transcontinental est actif dans l'impression, l'édition et le marketing. Médias Transcontinental publie notamment 170 journaux, incluant 12 quotidiens et 90 hebdomadaires ainsi que plusieurs périodiques dont l'hebdomadaire économique Les Affaires et les magazines Elle Québec, Coup de Pouce et The Hockey News, et diffuse aussi sur 120 sites Internet.