La récession se poursuit au Canada

Publié le 31/08/2009 à 00:00

La récession se poursuit au Canada

Publié le 31/08/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

Cela étant, le PIB canadien a augmenté de 0,1% en juin, à savoir durant le dernier mois du trimestre. C’est la première hausse mensuelle depuis juillet 2008, selon Statistique Canada.

Qu’est-ce qui a changé ces derniers temps ? Les achats plus importants de véhicules automobiles ont fait augmenter les dépenses des consommateurs, et une reprise dans la revente de maisons a stimulé l'activité sur le marché immobilier résidentiel.

Les dépenses de consommation progressent

Ainsi, les dépenses de consommation en biens et services ont progressé de 0,4% au deuxième trimestre. L'augmentation des dépenses en biens durables (+1,5%), plus particulièrement en véhicules automobiles, a contribué à la hausse trimestrielle.

Les dépenses plus élevées en services financiers, principalement sur les commissions liées aux transactions d'actions et d'obligations et sur les frais liés aux fonds communs de placement, ont aussi contribué à la croissance des services (+0,4%).

La demande de logements augmente

L'investissement en bâtiments résidentiels a augmenté de 1,7% au deuxième trimestre, mettant fin à une série de cinq baisses trimestrielles consécutives. Les coûts de transfert de propriété liés à la revente de maisons ont fait un bond de 40%.

Ce rebond compense une baisse dans la valeur de la construction résidentielle neuve. La rénovation était aussi en hausse (+2,2%), après avoir diminué pendant la majeure partie de 2008.

Les entreprises investissent de moins en moins

Les entreprises ont continué à réduire l'investissement en bâtiments et en ouvrages de génie. Toutefois, la baisse dans les ouvrages de génie au deuxième trimestre (-5,6%) a été moins prononcée qu'au premier trimestre (-8,8%).

L'investissement des entreprises a diminué dans presque toutes les catégories de machines et de matériel au deuxième trimestre. Les camions et le matériel de télécommunication ont fait exception, les entreprises ayant augmenté leurs dépenses pour les deux, après des baisses significatives au cours des deux trimestres précédents. Du coup, la diminution de 4,3% des dépenses en machines et matériel n'a pas été aussi prononcée que la baisse de 11% enregistrée au trimestre précédent.

Nouveau recul des stocks

Les stocks ont diminué de façon marquée pour un second trimestre consécutif. Les fabricants, les grossistes, les détaillants et les exploitants agricoles ont tous affiché des stocks plus faibles au deuxième trimestre.

Le ratio des stocks aux ventes pour l'ensemble de l'économie a affiché une légère hausse pour atteindre 0,79, soit l'équivalent de 72 jours de vente. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis 1996.

Exportations et importations diminuent

Les exportations de biens et de services ont reculé de 5,2% au deuxième trimestre, après avoir chuté de 8,7% au premier trimestre. Les baisses ont touché la plupart des catégories de produits, plus particulièrement les machines et le matériel, les biens et matériaux industriels ainsi que les produits de l'énergie. Les exportations de services ont diminué de 0,3%, après avoir accusé une baisse substantielle au premier trimestre.

Les importations ont diminué de 2,2% au deuxième trimestre. Il s'agit d'une quatrième baisse trimestrielle consécutive, mais elle n'a pas été aussi marquée que celles observées au cours des deux trimestres précédents.

Ce sont les machines et le matériel, ainsi que les biens et matériaux industriels, qui ont contribué le plus au recul. Par ailleurs, des hausses modestes ont été enregistrées pour les produits automobiles, les «autres biens de consommation», de même que pour les produits de l'agriculture et de la pêche.

Nouveau coup dur pour les revenus des entreprises

Le PIB nominal a diminué de 0,6% au cours du trimestre, ce qui constitue une baisse beaucoup moins marquée que celles notées au cours des deux trimestres précédents. Les bénéfices des sociétés se sont contractés de 11%, soit le troisième recul trimestriel consécutif d'au moins 10%. Comme au cours des deux trimestres précédents, des bénéfices plus faibles ont été enregistrés par les secteurs de l'énergie, des mines et de la finance. La rémunération des salariés a baissé de 0,5%. La rémunération du secteur des entreprises a affiché une baisse de 1,1%, tandis que celle du secteur des administrations publiques a augmenté de 1,3%.

Le revenu personnel a légèrement augmenté, après avoir diminué de 0,9% au premier trimestre, en raison d'une hausse de 23% des prestations d'assurance-emploi. Les dépenses des particuliers étaient à peu près inchangées par rapport au premier trimestre, une diminution des impôts sur le revenu des particuliers ayant contribué à compenser une hausse des dépenses personnelles en biens et services de consommation. Le taux d'épargne dans le secteur des particuliers s'est maintenu à 4,5%.

Le taux d'épargne nationale baisse encore

Le taux d'épargne nationale s'est établi à 4,4%, soit le niveau le plus faible depuis 1994. L'épargne personnelle et l'épargne des entreprises ont augmenté légèrement au deuxième trimestre. L'épargne des administrations publiques (tous les niveaux combinés) a baissé pour un deuxième trimestre d'affilée, les revenus des administrations publiques ayant continué à diminuer.

Recul du pouvoir d'achat

Le revenu intérieur brut (RIB), une mesure du pouvoir d'achat au Canada, a reculé de 0,5% au deuxième trimestre. La baisse du RIB a été moins marquée que celle du PIB, les termes trimestriels de l'échange du Canada s'étant améliorés pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2008. Le RIB a diminué de 8,2% par rapport au deuxième trimestre de 2008.

Les prix des biens et services produits au Canada ont augmenté de 0,3%, après avoir diminué au cours des deux trimestres précédents. Si l'on exclut l'énergie, les prix ont augmenté de 0,7%.

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