Plus que jamais, les Californiens perçoivent l’ex-star d’Hollywood comme le «Governator». C’est que leur gouverneur entend couper de manière radicale dans nombre de programmes sociaux de son État dans l’objectif d’éponger un déficit si grand qu’il grèverait pour longtemps les comptes de la Californie, généralement considérée comme la 8e puissance économique mondiale.

Un coup de bluff ?

Le hic? Il lui faut convaincre les élus démocrates, qu’un tel projet ne séduit guère. Et pour cela, il use depuis une semaine de l’arme de la menace. «Nous devons donner aux démocrates une petite idée de ce qui arrive quand un État ferme boutique», a-t-il confié au Los Angeles Times.

Ainsi, le gouverneur projette ne couper toutes les dépenses de l’administration, du jour au lendemain. Coup de bluff?

Pas forcément, si l’on remonte un peu dans l’histoire. En 1995, Bill Clinton, le président des Etats-Unis, n’avait pas obtenu le soutien de la majorité républicaine au Congrès pour le vote de son budget. Il a alors fermé toutes les administrations non essentielles, en guise de représailles, et a tenu ferme jusqu’à ce que les Républicains se plient à sa volonté. Coût de l’opération pour les Américains : 800 millions de dollars américains.

Un déficit de 24 G$ US

Quelles coupures demande M. Schwarzenegger? Des coupures massives et de tout ordre : le licenciement de quelque 5 000 fonctionnaires ; une réduction des dépenses d'éducation à hauteur de 5 milliards de dollars américains ; la libération de quelque 38 000 détenus jugés non violents ; etc.

L’objectif est de récupérer de l’argent frais le plus vite possible. Dès juillet, l’État risque en effet d’être à court de liquidités. Résultat : M. Schwarzenegger a expliqué que les services publics de son Etat risquaient alors tout bonnement de fermer, à moins que les législateurs ne réussissent à se mettre d'accord sur la façon de combler un déficit budgétaire estimé à 24 milliards de dollars américains.

«Il n'y a vraiment pas de temps à perdre. Le jour du Jugement dernier est là», a lancé le gouverneur lors d’un récent discours à San Diego.

Au début de juin, M. Schwarzenegger avait rappelé que les recettes de la Californie avaient chuté de «27% par rapport à l'année dernière», étant très sensibles aux soubresauts économiques.