Récession : une dernière vague en vue

« Pour imager un peu, on pourrait dire que l'économie, qui était récemment en chute libre, vient tout juste d'ouvrir son parachute pour amortir sa descente, explique François Dupuis, vice-président et économiste en chef chez Desjardins. On le répète depuis un certain temps : la récession sera longue et pénible, et la reprise sera lente, ardue et terne. »

Selon Desjardins, des ajustements structuraux, notamment dans le secteur de l'industrie forestière et de l'automobile, seraient toujours en cours et pourraient potentiellement créer « certains bouleversements ». De plus, les déficits publics entraînés par les mesures de stabilisation et de stimulation économiques mises en place par les gouvernements ne tarderont pas à amener des hausses d'impôts ou de tarifs, ou le retrait de certains services.
La reprise boursière observée durant les dernières semaines serait d'ailleurs symptomatique du fait que la récession ne se terminera pas avant la fin de l'exercice actuel. En effet, selon François Dupuis, « considérant que l'évolution des marchés boursiers devance généralement celle de l'économie d'environ six mois, on serait en droit de croire que la timide reprise pourrait apparaître à la fin de 2009 ou au début de 2010. »

Desjardins a également mis à jour ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale en 2009 et 2010. La croissance économique mondiale a été ramenée à -1,3 % pour l'année en cours, contre -0,9 % en mars. Au Canada, l'année 2009 devrait se solder par une diminution de 3 % de la production alors que les prévisions de croissance de 2010 ont été légèrement abaissées à 1,4 %.

« Pour l'instant, la correction attendue des stocks dans les entreprises canadiennes limite toute possibilité d'une reprise économique à court terme, conclut François Dupuis. Les fermetures d'usines, temporaires ou permanentes, devraient se poursuivre et alimenter les pertes d'emplois. L'augmentation récente du taux d'épargne exerce aussi un frein à une reprise de la consommation. »

Le Québec, qui s'en tire somme toute assez bien en comparaison avec d'autres provinces, devrai afficher une diminution du PIB de 1,9 % en 2009 et une croissance de 1,1 % en 2010.
À lire : Les consommateurs américains reprennent confiance