C’est surtout le mouvement de hausse du dollar américain qui se reflète indirectement dans la chute du dollar canadien qui perd 1,55 cents pour terminer la journée à 79,26 cents lundi.
"Nous sommes dans un marché dicté par l'apétit pour le risque", pense Dominique Brodeur, directeur principal du pupitre devises à la Banque Nationale. "Or, cet apétit pour le risque a été ébranlé par les ennuis du secteur automobile", ajoute-t-il.
Dans ce contexte d'aversion au risque le dollar américain a retrouvé les faveurs des investisseurs qui plebiscitent son statut de valeur refuge.
«Les marchés financiers réagissent aussi aux problèmes intrinsèques au secteur financier et a créé un mouvement de refuge dans le dollar américain», explique Guy Phaneuf, directeur des Instruments de dettes à BMO Marché des Capitaux.
Ces soubresauts proviennent des propos du secrétaire au Trésor Tim Geithner à l’effet que certaines banques auraient besoin d’aides massives de l’État a jeté une douche froide sur l’envolée récente des financières. En Europe, le secteur financier réagit aussi à la faillite d’une banque espagnole et à la décision de Nationwide en Angleterre de racheter un courtier hypothécaire.
Outre l’envolée du billet vert, le dollar canadien subit aussi le recul du prix du pétrole. Le baril qui avait grimpé au dessus de 54 dollars américains la semaine dernière perd du terrain pour revenir à 48,95 dollars américains.
Si le pessimisme de lundi venait à perdurer, Dominique Brodeur n'exclut pas l'hypothèse que le dollar canadien soit à nouveau sous pression et flirte avec le niveau de 77 cents américains.
À la BMO, on rappelle aussi que le dollar canadien continue de transiger dans un écart élargi qui peut le mener tantôt à 76,80 cents américains, tantôt à 84 cents américains.