Une pensée existentialiste sur les marchés financiers

Publié le 08/02/2010 à 17:18

Une pensée existentialiste sur les marchés financiers

Publié le 08/02/2010 à 17:18

Par Paul Dontigny Jr

J’analyse ce qui se passe en ce moment dans les marchés financiers mondiaux et voici quelques conclusions, qui sont en quelque sorte de l’ordre des réflexions existentialistes :

1- Les principes d’investissement n’ont pas changé depuis 10 ans, 50 ans, ou 100 ans.

2- La plupart des gens pensent qu’ils ont changé

3- Les changements technologiques et techniques, notamment sur le plan mathématiques et statistiques ont beaucoup évolué dans la systématisation de l’analyse fondamentale, et dans les processus de transactions

4- Tel que prédit par John Maynard Keynes dans les années 20 (l’économiste), le résultat a été une éruption de spéculation sans précédent dans l’histoire économique. 

5- Tous ces génies ont oublié les principes d’investissement les plus simples.  Pour eux, ces simples principes sont des grands mystères de la vie.

6- Il y avait eu une globalisation au début du 20ième siècle.  Celle du début du 21ième siècle n’est que plus étendue.  Les conséquences de l’effet domino qui est en tain de se produire en seront d’autant plus importantes et de longue durée.  Notez que la croissance que nous avons connue dans l’après-guerre (1945+) était aussi un effet domino, positif celui-là.

7- Le début de la reconnaissance de la crise financière (qui a réellement commencé en 1996 et ou à l’extrême, en 1987) a été le défaut d’un Hedge Fund de Bear Stearns.  Le début de la dernière vague de cette crise a été le défaut technique de Dubai et se poursuit par la Grèce.  Le surnom qui aide à suivre la liste des victimes est PIIGS, pour Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne (Spain).  Certains noms pèsent lourd dans cette liste.  Ça fait presque deux mois que je lis au sujet des problèmes de ces pays.

8- Les pertes cachées des bilans des banques sont encore cachées et sont encore des pertes.  Pratiquement RIEN n’a été fait pour régler les problèmes structuraux ayant causé la crise mondiale.  L’argent a seulement été saupoudré ici et là pour éteindre quelques feux.  De toute évidence, il s’agissait de feux majeurs, mais les décisions difficiles qui pourraient nous donner plus d’espoir pour le futur n’ont pas été acceptées.

9- Je ne sais pas s’il y a eu dans l’histoire une somme de facteurs prévisibles aussi négatifs qui convergent tous en même temps dans la mauvaise direction.  Je parle ici du crédit, de la consommation, de la démographie, des taux d’impôts, des taux d’intérêts et d’inflation (déflation), du risque de fluctuations violentes dans les marchés financiers mais aussi dans les marchés économiques (à cause des produits dérivés qui font fluctuer tous les prix des commodités), de surévaluation des actions et de l’immobilier, de la productivité et de la capacité de production, de changements technologiques qui invalident une forte proportion de la population qui n’y a pas participé, du degré de compétition par la globalisation, d’un horizon aussi court dans les prises de décisions à tous les niveaux (investissement, économie, vie personnelle), de la dette mondiale des individus, corporations, institutions financières et gouvernements fédéraux, provinciaux et municipaux, etc.

10-Le triste résultat de tout ce bordel est que l’investissement et les marchés financiers sont maintenant beaucoup plus tributaires de décisions politiques que des principes économiques des marchés capitalistes.  Il est très important de réaliser l’impact de ce fait, et c’est un fait, sur le risque des investissements et sur le rendement potentiel des diverses classes d’actifs (actions, obligations, bons du trésor, or, immobilier …)

Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA

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