Un tuyau pour la Côte-Nord

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Un tuyau pour la Côte-Nord

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Gaz Métro veut prolonger son réseau vers la Côte-Nord. Dans la région, les industries du fer et de l'aluminium, consommatrices boulimiques de mazout, ne demandent pas mieux.

Tous les industriels de ces secteurs joints par Les Affaires se disent très intéressés par le gaz naturel. Ce carburant est susceptible de réduire considérablement leurs coûts.

Si le distributeur décide de construire un gazoduc dans la région, son plus important client serait sans doute l'usine d'ArcelorMittal Mines Canada, à Port-Cartier, près de Sept-Îles. La cuisson des boulettes de fer, à 1 300 degrés Celsius, nécessite d'énormes quantités de carburant. «Nous consommons au-delà de 60 millions de litres de mazout par année, dit Éric Tétreault, responsable des communications. Ça représente l'équivalent de 70 millions de mètres cubes de gaz.»

Ce volume équivaut à pas moins de 3 % de la consommation des clients industriels et agricoles de Gaz Métro en 2009. Pour la société, l'usine serait donc un client de tout premier plan.

ArcelorMittal voit de multiples avantages à passer au gaz. D'abord, le carburant est moins cher. Ensuite, il est moins dommageable pour les équipements. Et finalement, l'entreprise réduirait considérablement sa pollution.

Les calculs précis restent à faire, mais ArcelorMittal se dit «assurée» de récupérer son investissement dans la conversion de ses installations «sur cinq à dix ans», dit Éric Tétreault.

L'autre usine de bouletage de la région, Mines Wabush, de Cliffs Natural Resources, à Sept-Îles, qui consomme 40 M de litres de mazout par an, étudie elle aussi la question. «Mais c'est encore très préliminaire», dit Frédéric Maloney, directeur, environnement.

Des alumineries partantes

La Côte-Nord est le dernier secteur fortement industrialisé à ne pas être lié au réseau de gazoducs. Les deux alumineries de la région sont les deux seules du Québec à ne pas pouvoir utiliser le gaz.

À Sept-Îles, l'Aluminerie Alouette utilise 20 millions de litres de mazout par année, principalement pour produire ses anodes, les barres de carbone qui servent à produire l'aluminium dans le bain électrolytique. La direction se penche donc sur la conversion, tout comme celle de l'aluminerie Alcoa, à Baie-Comeau.

«Dans notre cas, il faudrait changer les brûleurs des fours de fonderie, les systèmes de contrôle, le réseau d'alimentation, la tuyauterie...» énumère Nicolas Dalmau, directeur, énergie et développement stratégique.

Les calculs restent à faire pour confirmer que l'opération serait rentable. Mais dans l'aluminium comme dans le fer, le préjugé est très favorable.

40 M$

Dans son budget 2012-2013, le ministre des Finances Raymond Bachand a annoncé que Québec financerait les trois quarts du coût d'une étude de 40 millions sur le prolongement du gazoduc saguenéen vers la Côte-Nord.

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