Les Québécois ont l'impression que, pour être plus productifs, ils doivent travailler plus. Ont-ils tort ?
Oui. La productivité, ce n'est pas travailler plus, c'est travailler mieux. Par exemple, les Français un niveau de vie semblable au nôtre, mais ils sont beaucoup plus productifs. Placez un Français et un Québécois côte à côte et, en sept heures, le Français aura produit plus que le Québécois. C'est grâce à leur forte productivité qu'ils peuvent se permettre de prendre deux fois plus de vacances par année que nous. En revanche, les Suisses sont moins productifs que nous, mais ils sont riches !
Qu'est-ce qui explique le retard de productivité du Québec ?
Les causes sont multiples. En gros, elles résident dans notre environnement de travail. Notre niveau d'adoption des technologies de l'information est faible; nos équipements ne sont pas assez modernes, et nos infrastructures sont défaillantes. De plus, la réglementation du travail et des marchés pose problème.
Avez-vous des exemples ?
Lorsqu'un employé syndiqué touche son salaire sans travailler, cela nuit à notre productivité, tout comme lorsque la réglementation empêche la concurrence.
Que fera le Centre que vous dirigez pour aider les entreprises à accroître leur productivité ?
Nous allons d'abord produire des études sur tous ces facteurs de faible productivité. Nous nous sommes adjoint des experts dans chaque domaine : logistique, infrastructures, technologies de l'information, etc. Nous allons procéder secteur par secteur. Ensuite, nous créerons des programmes pour aider les entreprises dans des démarches visant à améliorer leur productivité. Ce n'est pas la grande entreprise qui a des problèmes, mais la PME. Or, les dirigeants de PME sont souvent débordés par les activités quotidiennes et nont ni le temps ni les moyens d'obtenir du soutien.
En attendant, que peuvent faire les PME pour être plus productives ?
Moderniser leurs équipements, surtout qu'elles peuvent profiter de la force du dollar canadien actuellement.
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