Ce qui nous attend au cours des 85 prochaines années

Publié le 23/02/2013 à 00:00, mis à jour le 21/02/2013 à 09:44

Ce qui nous attend au cours des 85 prochaines années

Publié le 23/02/2013 à 00:00, mis à jour le 21/02/2013 à 09:44

Les Affaires a 85 ans. Voilà un anniversaire remarquable pour toute publication. Fondé en 1928, Les Affaires a donc vécu la Grande Dépression, la Deuxième Guerre mondiale, le boom des années 1950, les bouleversements sociaux de la décennie suivante, la spirale inflationniste des années 1970, le grand marché haussier qui a débuté en 1982, le krach de 1987, la bulle techno des années 2000, etc.

Voilà qui est impressionnant.

C'est ce que je me suis dit en pensant à ma propre aventure aux Affaires. En effet, c'est en 1985 que j'ai posé ma candidature à titre de journaliste financier. J'ai fait le voyage de Québec pour rencontrer Jean-Paul Gagné, rédacteur en chef à l'époque. Ce dernier, sagement, ne m'a pas embauché en raison de mon manque total d'expérience. Séduit par ma passion pour la Bourse, il m'a toutefois offert un essai à titre de pigiste.

Ce que j'ai fait pendant quelques mois, écrivant des textes... sur l'analyse technique. En avril 1986, un autre poste s'est ouvert, m'offrant la chance de faire mes preuves, cette fois comme journaliste financier responsable de la couverture du secteur minier.

Je peux vous dire qu'il s'en est passé des choses, au cours de ces 27 années.

Je suis arrivé au journal en 1986, en pleine période d'euphorie boursière. Après quatre bonnes années, les investisseurs avaient perdu les pédales. Au Québec, c'était la ruée pour les titres REA (Régime d'épargne-actions). Imaginez : en plus de la marée qui soulevait tous les titres en Bourse, les Québécois empochaient une déduction fiscale pour investir. Il fallait être fou pour ne pas en profiter !

La fête s'est terminée le 19 octobre 1987, journée historique mémorable. En quelques heures, les principaux indices avaient fondu de plus de 20 %. Mon portefeuille, lui, avait perdu plus de 30 % de sa valeur lors de cette séance noire.

Après coup, même si le marché dans son ensemble s'est stabilisé relativement rapidement, les trois mois qui ont suivi m'ont fait perdre une autre tranche de 20 %. Il faut dire que mon portefeuille était investi dans des titres très spéculatifs, et sur marge en plus !

Un événement marquant

Le krach a été un tournant majeur pour moi. Il m'a forcé à retourner à l'école fondamentale pour approfondir mes connaissances. Cet événement traumatisant m'a permis de m'enrichir davantage plus tard.

Et pas parce que tout a été rose. Parmi tous les événements survenus par la suite, les plus marquants ont été la récession de 1990, la bulle technologique de 1998-2000 et son implosion qui a fait perdre plus de 70 % à l'indice Nasdaq, la récession de 2001-2002, l'euphorie pour tout ce qui touchait les ressources naturelles en 2005-2007, la crise financière de 2008, le marché baissier historique qui a entraîné un creux important en mars 2009 et l'explosion des principaux indices qui a suivi.

Deux clés pour réussir

Je peux vous garantir que les 85 prochaines années seront remplies d'événements comme des récessions, des crises, des marchés baissiers cruels, des périodes d'euphorie, des fraudes (comme Enron), des faillites retentissantes (comme Nortel Networks), des succès phénoménaux (comme Apple et Alimentation Couche-Tard), des fiascos...

Malgré ses soubresauts épeurants, je peux vous prédire que vous pourrez vous enrichir à long terme en Bourse. Comment ? En appliquant deux clés intimement liées, tirées de mon expérience boursière.

La première est d'élaborer une approche de placement solide, rationnelle et fondée sur la réalité économique. Pour ce faire, étudiez comment les meilleurs investisseurs de tous les temps ont réussi. Vous constaterez ainsi qu'ils ont tous ce point commun : ils considèrent les actions comme des entreprises.

La deuxième clé est de développer et de maintenir une bonne attitude à l'égard de la Bourse et de vos placements. Cela signifie de vous soucier des éléments que vous maîtrisez et de vous concentrer uniquement sur ceux-ci.

Rappelez-vous que vous n'avez aucun contrôle sur la façon dont se comportera l'économie ni sur la prochaine fluctuation boursière. Vous ne maîtrisez pas non plus les excès du monde financier.

En revanche, vous maîtrisez votre capital, vos décisions, votre processus de placement et votre attitude. C'est sur ces éléments que vous devez passer 100 % de votre temps.

Et si vous le faites en cherchant constamment à apprendre et à vous améliorer, je peux vous prédire le plus grand succès en Bourse dans les 85 prochaines années avec, évidemment, Les Affaires comme partenaire.

DE MON BLOGUE

Placement

REER : s'appauvrir lentement ou s'enrichir lentement

En 2013, la mission première de l'épargnant est de s'abstenir de prendre des risques. Or, la réalité humaine fait en sorte qu'il est impossible de ne pas en prendre.

Les risques sont partout, sous des formes et des dimensions différentes. L'épargnant qui met tout son capital dans les CPG risque de manquer d'argent à la retraite ou pour réaliser un de ses rêves. L'épargnant court un autre risque qu'il partage avec le retraité : celui associé à la réduction systématique de son pouvoir d'achat.

L'inflation est un ennemi pernicieux. On croit qu'à 2-3 %, il n'est pas à craindre tant que ça. C'est une grave erreur. Si votre capital ne s'apprécie pas, cette inflation signifie une érosion systématique de votre pouvoir d'achat. J'appelle cela s'appauvrir lentement, mais sûrement.

Vos réactions

«À long terme, le CPG est un Certificat de pauvreté garantie, car ces placements ne protègent que rarement le pouvoir d'achat.»

- Rustik

«La définition du mot risque dans l'investissement a changé ces dernières années, car depuis 2008, c'est une crise de confiance que nous avons.»

- amiou

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.