"Ce n'est pas ainsi que je construirais ma maison"

Publié le 24/01/2009 à 00:00

"Ce n'est pas ainsi que je construirais ma maison"

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Le Conseil du patronat du Québec a imploré le récemment le premier ministre Jean Charest de revoir la décision de construire le CHUM sur l'emplacement de l'hôpital Saint-Luc. Pourquoi appuyez-vous cette demande ?

L'organisme que je représente l'a dit en 2005 et le redit maintenant : ce n'est pas une bonne idée, pour ce projet, de bâtir du neuf sur du vieux. On augmente indûment les risques et on s'oblige à faire des compromis qu'on n'aurait pas à faire en construisant le centre hospitalier sur un terrain vierge. Si Saint-Luc avait eu une valeur patrimoniale, comme l'Hôtel-Dieu par exemple, cela aurait été différent. Mais ce n'est pas le cas.

Le gouvernement propose maintenant de démolir l'hôpital Saint-Luc et de construire des bâtiments en deux phases. Est-ce mieux ?

Cela ne résout pas les problèmes de coordination entre les deux bâtiments, qui auront en commun les systèmes de mécanique, de chauffage, d'eau et de gaz ainsi que les services informatiques. Sans compter qu'il faudra trouver d'autres endroits pour soigner les patients durant la démolition et la construction ! De plus, la problématique de construire un centre hospitalier près d'un grand axe routier [le boulevard René-Lévesque] demeure entière. C'était déjà compliqué pour le Palais des congrès, alors que les salles sont vides la plupart du temps. Imaginez pour un hôpital ! De plus, en choisissant cet emplacement, tout projet d'agrandissement devient problématique à cause du manque d'espace.

Que pensez-vous de la façon dont ce projet a été mené ?

Ce n'est pas ainsi que je construirais ma maison, c'est sûr ! Ça m'a l'air tout croche. On a perdu bien du temps et on s'expose à des risques élevés. La décision de construire le CHUM à cet endroit était mauvaise. On vient d'apprendre que c'est Philippe Couillard (l'ancien ministre de la Santé) qui tenait à l'emplacement de Saint-Luc. Qu'est-ce qui le motivait vraiment ? C'est à lui qu'il faut poser la question.

Croyez-vous que la récession pourrait compromettre le projet ?

Oui. Le crédit risque d'être difficile à obtenir et de coûter plus cher. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est que le travail accompli jusqu'à maintenant par les professionnels et les entrepreneurs ne soit pas récompensé par la réalisation du projet.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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