Année morose en perspective

Publié le 02/02/2013 à 00:00, mis à jour le 31/01/2013 à 09:08

Année morose en perspective

Publié le 02/02/2013 à 00:00, mis à jour le 31/01/2013 à 09:08

Tombera, tombera pas, le prix des maisons ? Pendant que certains prévoient le pire pour l'immobilier canadien, les prédictions divergent quant à la tenue du marché de l'habitation en 2013 au Québec.

L'économiste en chef de la Banque Nationale, Marc Pisonneault, prévoit une année douloureuse pour les propriétaires de maison. Au Québec comme dans le reste du Canada, il mise sur une baisse de 5 à 7 % de son indice de prix de maison Teranet - Banque Nationale. Cet indicateur compare les prix des mêmes maisons revendues au fil du temps.

En décembre, l'indice a baissé de 0,3 % à Montréal et de 0,1 % à Ottawa-Gatineau. Par contre, l'indicateur a recommencé à grimper à Québec, à 1,7 %.

Toutefois, la Banque Nationale ne partage pas les visions apocalyptiques sur le marché canadien publiées dernièrement dans The Economist, qui a affirmé que le marché canadien est «le plus surévalué du monde». «Je trouve ça simpliste et alarmiste, dit Marc Pinsonneault. On n'est pas en train d'annoncer une grande catastrophe. Une baisse de 5 à 7 %, ce n'est pas la fin du monde !»

De son côté, la Fédération des chambres immobilières du Québec prévoit une baisse des ventes et la stagnation du prix médian des maisons unifamiliales à 2 %, autour du taux de l'inflation.

Tomberont, tomberont pas, les prix ? Au Québec, voici ce à quoi les propriétaires et acheteurs de maisons peuvent s'attendre cette année.

> Des ventes moins rapides

Dans toutes les grandes villes, les vendeurs devront être patients. Les délais de vente s'allongent, selon les statistiques de la FCIQ pour l'année 2012. Ils sont d'environ 95 jours dans l'ensemble de la province et de 80 jours à Montréal. Un record depuis 2002.

Le nombre d'inscriptions en vigueur a aussi grimpé l'an dernier dans les six régions métropolitaines.

La FCIQ considère maintenant Sherbrooke comme étant favorable aux acheteurs. Montréal, Québec et Trois-Rivières sont passées d'une situation de marché de vendeurs à un marché équilibré. À Gatineau et Saguenay, ça ne saurait tarder.

> Stabilité des taux

La Banque du Canada ne relèvera pas son taux directeur avant un bon bout de temps. Voilà qui devrait garder durablement les taux hypothécaires à cinq ans sous les 5 %. «Je m'attends à une hausse d'environ 50 points de base cette année», dit Marc Pinsonneault. Ça équivaut à un demi-point de pourcentage. Une bonne nouvelle pour ceux qui auront à renouveler leur hypothèque : ils ne devront pas payer des sommes astronomiques pour rembourser une maison dont la valeur chute, si les prix baissent.

> Copropriétés : ventes difficiles

«Le marché du condo est à surveiller», prévient Hélène Bégin, au Mouvement Desjardins. À Montréal, l'offre de copropriétés neuves atteint un sommet : il y a actuellement 1 802 unités inoccupées dans la métropole, et 13 326 en construction. Il n'y en avait que 10 000 à la fin de 2010. L'inventaire est aussi en hausse de 19 % dans le répertoire des propriétés à vendre Centris.ca. Si bien que la FCIQ prévoit une hausse de prix de seulement 1 % pour les copropriétés en 2013, soit deux fois moins importante que celle des unifamiliales.

À VENDRE

Des marchés de plus en plus favorables aux acheteurs

Hausse des inscriptions de propriétés à vendre sur Centris.ca en 2012

Montréal 10 %

Québec 15 %

Gatineau 18 %

Sherbrooke 9 %

Saguenay 12 %

Trois-Rivières 6 %

hugo.joncas@tc.tc

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