7. L'endettement des ménages, une bombe à retardement

Publié le 17/04/2010 à 00:00

7. L'endettement des ménages, une bombe à retardement

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Les ménages québécois sont plus endettés qu'avant la récession. À cause de la remontée des taux d'intérêt au cours des prochains mois, le surendettement des ménages représente une bombe à retardement pour l'économie, croient certains experts.

" L'endettement des ménages est le facteur qui influencera le plus les dépenses de consommation, car il limite l'argent discrétionnaire ", dit Marie-Claude Frigon, associée de RSM Richter Chamberland, du groupe de consultation en commerce de détail.

Pour l'instant, on ne sent pas les effets du surendettement parce que les taux d'intérêt demeurent bas, ajoute-t-elle.

Martin Lefebvre, économiste principal au Mouvement Desjardins est plus nuancé. Il constate que le crédit à la consommation continue de progresser. " Je ne pense pas que l'endettement devienne un facteur négatif du jour au lendemain [pour les ventes au détail ]. "

Une analyse de Valeurs Mobilières Desjardins sur la conjoncture des ventes au détail souligne que l'endettement des ménages s'est poursuivi en 2009, comme le montre le graphique ci-contre. La même étude indique que le pourcentage de prêts hypothécaires en retard de paiement augmente depuis 2007, en dépit de la baisse des taux d'intérêt. À 0,45 % du total des prêts hypothécaires, le taux de défaut est faible.

Pour cette raison et étant donné que la valeur des actifs des ménages a progressé en 2009, les observateurs ne pensent pas que l'endettement aura un impact à court terme sur la consommation.

Parmi les éléments d'actif dont la valeur a crû durant la dernière année, il y a les maisons, dont le prix moyen dépasse de 5 % son sommet d'avant la récession, de même que les actions canadiennes en Bourse, en hausse de 58 % depuis mars 2009.

" Les gens n'ont pas encore réalisé qu'être endetté, c'est un problème ", dit Joël Paquin, président de Paquin Recherche, une firme de géomarketing.

Les récentes statistiques économiques donnent espoir aux commerçants québécois de connaître une meilleure année en 2010 que la précédente. Or, au cours des prochains mois, ils affronteront plusieurs vents contraires qui menacent la reprise de leurs ventes.

La TVQ augmentera deux fois en deux ans; les taux d'intérêt remonteront; l'appréciation du dollar canadien favorisera les achats aux États-Unis; le surendettement guette les ménages; le salaire minimum sera rehaussé, etc. Autrement dit, les défis sont nombreux, et les détaillants n'auront d'autre choix que de leur prêter une attention particulière s'ils veulent bonifier leurs marges mises à mal pendant la récession.

Les ventes au détail ont augmenté de 1,7 % au Québec en 2009, par rapport à une baisse de 1,4 % dans le reste du Canada, selon les dernières données de Statistique Canada.

Le Mouvement Desjardins prévoit une croissance des ventes au Québec de 3 % cette année et de 2,9 % l'an prochain. Les premiers chiffres de 2010 montrent une croissance robuste des ventes de magasins exploités depuis au moins un an par rapport à la même période l'an dernier, tant aux États-Unis qu'au Canada. La consommation compte pour 60 % du produit intérieur brut du Canada.

Dans les articles qui suivent, des experts décryptent les enjeux des prochains mois. Nous avons également demandé à plusieurs détaillants d'exposer leur stratégie pour y faire face.

andre.dubuc@transcontinental.ca

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