Pourquoi avoir créé une association de professionnels d'origine africaine ?
Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j'ai envoyé sans succès mon curriculum vitae à de nombreuses organisations, alors que des confrères de classe qui avaient obtenu de moins bons résultats scolaires que moi se trouvaient un emploi. Il y avait du racisme. J'ai convaincu certains compatriotes africains de créer une plateforme pour promouvoir notre communauté dans le milieu des affaires. Le Réseau des entrepreneurs et professionnels africains [créé en 2005] n'est pas un club social; c'est un réseau d'affaires inclusif; les personnes de toutes les origines ethniques sont les bienvenues. Nous voulons faire savoir aux Québécois d'origine que la relève, c'est nous aussi !
Quels sont vos objectifs à long terme ?
Nous sommes entre 50 000 et 70 000 personnes d'origine africaine au Québec, surtout de première génération. Nous venons principalement des 16 pays d'Afrique de l'Ouest, majoritairement francophones. Notre communauté n'a pas d'exemples de réussite dans le milieu des affaires dont elle peut s'inspirer et nous ne voulons pas que nos enfants subissent la même situation dans 20 ans. Nous voulons prendre notre place maintenant et participer activement au développement de la société québécoise. C'est à nous de décider comment nous voulons que les Québécois nous voient; nous voulons qu'ils nous perçoivent comme une valeur ajoutée. Nous voulons être jugés par nos actions et non en fonction de la couleur de notre peau. Nous n'arrivons pas de nulle part; il y a une forte tradition commerciale en Afrique de l'Ouest.
Comment votre réseau fonctionne-t-il ?
Le REPAF compte 425 membres venant du milieu des affaires. Nous multiplions les activités de réseautage, comme des 5 à 7, entre nos membres et les membres d'autres organisations. Nous avons aussi un service de mentorat d'affaires et les mentors de toutes origines sont les bienvenus. Plusieurs des professionnels et entrepreneurs africains n'ont pas fait leurs études collégiales ou universitaires au Québec, de sorte qu'ils n'ont pas de contacts quand ils arrivent sur le marché du travail. Nos activités de réseautage leur permettent en quelque sorte de faire du rattrapage.
