Steve Ballmer, chef de la direction de Microsoft, lors du dévoilement de la tablette Surface. Photo Bloomberg
BLOGUE. Dès l’instant où Microsoft a annoncé son intention de lancer elle-même sa propre tablette numérique, la Surface, on s’est demandé quelles seraient les conséquences sur ses importantes relations avec les manufacturiers. On en a eu un premier aperçu lundi.
Un premier fabricant, Acer, a exprimé publiquement son mécontentement. Son président, JT Wang, a déclaré ce qui suit au Financial Times :
« Nous avons dit [à Microsoft] d’y repenser. Pensez-y deux fois. Cela va susciter un immense impact négatif sur l’écosystème et d’autres marques pourraient entreprendre des gestes négatifs à votre endroit. Ce n’est pas un domaine dans lequel vous êtes doués, alors pensez-y deux fois. »
Depuis ses débuts, Microsoft s’est développée en symbiose avec des fabricants d’équipements, principalement d’ordinateurs. Elle s’occupait des logiciels, eux du matériel. Que ce soit IBM, Compaq, Dell, HP, Acer, Sony ou n’importe laquelle des dizaines d’autres entreprises qui, à travers les années, ont vendu des PC, toutes ont bénéficié de la stratégie de Microsoft. Et vice-versa.
Acer est actuellement le 4e plus important fabricant d’ordinateurs. Le président de sa division des ordinateurs personnels, Campbell Kan, a indiqué au Financial Times que l’entreprise débattait à l’interne de sa réponse à ce geste de Microsoft.
« Si Microsoft se lance dans le matériel, que devrions-nous faire ? Devons-nous encore compter sur elle ou devrions-nous trouver des alternatives ? »
Cette querelle ouvre la porte à l’éventualité de voir Microsoft commencer à fabriquer aussi ses propres ordinateurs. On n’y est pas encore et on ne peut même pas dire qu’il y a des signes concrets en ce sens pour l’instant, mais on ne peut plus dire que ce serait étonnant.
