Comment financer le développement d'un jeu à son goût

Publié le 25/04/2012 à 14:50

Comment financer le développement d'un jeu à son goût

Publié le 25/04/2012 à 14:50

BLOGUE. Les investisseurs en capital de risque ont un nouveau concurrent : M. et Mme Tout-le-Monde.

C'est une tendance qui se dessine aux États-Unis depuis quelques semaines et qui vient d'inciter au moins une entreprise québécoise à tenter le coup : utiliser Internet pour lever du capital. Le monde du jeu vidéo, en particulier, est très intéressé.

Le tout a commencé avec le studio américain de bonne réputation Double Fine. Celui-ci a décidé, afin de lever des fonds pour son prochain jeu, de faire appel à la plateforme Kickstarter. Celle-ci permet à quiconque de fournir le montant de son choix pour un projet qui lui tient à coeur. Ceux qui sollicitent des fonds offrent généralement en échange un petit cadeau proportionnel au montant de la contribution. Le cas type est de recevoir un exemplaire gratuit du produit quand il sera commercialisé.

Une des particularités de la plateforme est que les fonds ne sont effectivement versés que si l'objectif complet est atteint. Si on souhaite récolter 25 000$ et qu'on accumule des promesses de contribution de 24 000$, c'est raté et aucune somme n'est prélevée sur la carte de crédit des contributeurs.

La campagne de Kickstarter a marché, disons, un peu mieux que prévu. L'objectif initial de 400 000$ a été atteint en à peine huit heures. Le seuil du million de dollars a été franchi la première journée et, quand la date limite fixée au départ a été atteinte, le compteur en était à près de 3,4 millions de dollars.

Depuis, c'est la folie et un peu tout le monde se demande si ce genre de levée de fonds ne remplacera pas carrément le capital de risque ou l'argent avancé par de grandes boîtes de distribution dans le domaine du jeu vidéo « indépendant ».

À Montréal, la firme Miralupa a décidé de tenter sa chance. Son premier jeu, Chromian Wars, a été lancé sur iPhone en novembre dernier. Une version Android devrait suivre au cours des prochaines semaines. Il s'agit en résumé d'un jeu de batailles de chars d'assaut miniatures.

L'entreprise veut maintenant y ajouter un mode multijoueurs, mais elle estime pour ce faire avoir besoin de 15 000$. C'est la somme qu'elle tente de recueillir via un site comparable à Kickstarter, IndieGogo.

« Nous avons besoin d'un intergiciel (middleware) qui coûte 10 000$, explique Serge Landry, chef de la direction de Miralupa. Nous l'avons déjà entre les mains pour assurer le développement, mais il faut acquitter la facture si on veut commercialiser le produit. L'autre 5000$ servira à développer des items que les gens pourront acheter pour personnaliser leur char d'assaut. »

La plateforme développée pour ce volet multijoueurs pourra aussi être vendue comme un produit autonome par Miralupa à d'autres éditeurs intéressés à inclure un tel volet dans leurs jeux. En particulier, cette plateforme, baptisée Marge, permet de jouer en réseau sans être branché à Internet, en passant simplement par un réseau local, fait valoir M. Landry.

Comme le veut la pratique, Miralupa offre des récompenses aux contributeurs. Celles-ci vont de sommes en monnaie du jeu (Chromian Coins) à un char d'assaut fabriqué avec une imprimante 3D, en passant par des affiches, des t-shirts, etc.

Est-ce que ce type de financement peut fonctionner au Québec? Voyons voir.

 

• La page via laquelle Miralupa récolte les contributions

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