Viser un milliard de clients, façon Google

Publié le 12/01/2013 à 00:00

Viser un milliard de clients, façon Google

Publié le 12/01/2013 à 00:00

Difficile de trouver Québécois mieux branché sur la culture entrepreneuriale de la Silicon Valley que Patrick Pichette, vice-président senior et directeur financier de Google. Son conseil numéro un aux entrepreneurs : penser gros, très gros.

Selon M. Pichette, qui était de passage à Montréal il y a quelques semaines pour participer à un événement organisé par Google Québec, la meilleure façon de lancer une entreprise à succès est d'établir dès le départ un objectif très élevé : séduire un milliard de clients.

Le chiffre peut paraître énorme. «Mais je suis très sérieux, précise-t-il. Fréquemment, lors de réunions chez Google, on discute de la viabilité d'un nouveau produit potentiel, et quelqu'un lance : "tu n'auras jamais un milliard de clients avec ça".»

Selon lui, si Silicon Valley est si prolifique, c'est «qu'elle attire des entrepreneurs qui pensent comme ça».

Un autre grand trait de la culture entrepreneuriale de la Valley, explique M. Pichette, c'est la capacité de célébrer les échecs.

«Quand je parle à des investisseurs là-bas, ils me disent qu'ils savent très bien que 19 fois sur 20, l'entreprise dans laquelle ils investissent va se planter. Mais ils espèrent que la 20e rejoindra un milliard de clients.»

Cette culture peut-elle être reproduite au Québec ? «Il y en a des extraits, des "poches"», estime-t-il. La difficulté, c'est qu'ici, on peut la trouver, tandis que là-bas, elle est partout. «Tous mes voisins ont un fils, un neveu ou un gendre en train de lancer une entreprise dans un garage quelque part. Nous ne sommes pas les seuls chez Google à viser un milliard de clients. Il y a un vent d'optimisme à cause des succès passés.»

Les entrepreneurs québécois n'ont peut-être pas la chance de miser sur un bassin de clientèle aussi important qu'aux États-Unis pour développer leur entreprise. C'est pourquoi il est essentiel de penser à l'exportation dès le départ, estime M. Pichette.

«En partant, quand tu fais ton plan d'affaires, la moitié des revenus devrait venir de l'extérieur du pays.»

Subventions et éducation

Pour encourager l'esprit entrepreneurial québécois, nul besoin de subventions, juge le directeur financier.

«L'argent n'est pas un problème. Le monde déborde d'argent. Il faut simplement plus de gens qui pensent comme le Cirque du Soleil ou Aldo. Il faut donner des outils à nos enfants, dont un environnement qui encourage les entrepreneurs, et après, on les laisser aller. Mais ça prend des générations. On ne peut pas s'attendre à ce que tout change en trois semaines.»

Un autre outil à donner aux enfants, c'est l'éducation. «Il faut que nos enfants aiment les mathématiques, aiment la science. Les mathématiques, c'est les Corn Flakes de la tête, ça fait grandir, ça donne des options. Il faut aussi que tous les Québécois soient bilingues. On a tout à fait le droit d'être fiers de notre langue, je suis moi-même revenu au Québec pendant 10 ans pour que mes enfants parlent français. Mais il faut apprendre l'anglais.»

500 Nombre approximatif, en millions, d'installations de la plateforme Android, de Google. Il s'en ajoute 1,3 M chaque jour. «On a à peu près la moitié du chemin de fait !» dit à la blague Patrick Pichette.

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